L'enfant de la honte
A douze ans être enceinte et ne pas l’avouer
Serrer avec un drap pour adoucir la forme
Ce ventre qui fait honte et que l’on doit cacher
Pour rester jusqu’au bout une enfant filiforme
J’ai préféré me taire en me couvrant de honte
Mais aux fil des mois j’avais en le voyant
Cette envie de vomir que le dégoût remonte
Qui me faisait pleurer le soir en m’endormant
Adieu mon bel enfant ta mère t’abandonne
Bénitier de l’église tu sers de berceau
Je ne demande pas que le ciel me pardonne
Car votre paradis me gave le cerveau
Qu’importe s’il était un gars ou une fille
Je voulais à tout prix mettre fin à ses jours
Je n’ai pas eu la force en m’aidant d’une aiguille
De tuer cet enfant d’incestueuses amours
Abandonnée par tous je n’ai plus qu’à mourir
Voulant sauver l’enfant je condamne sa mère
De l’enfer peut être je le verrais grandir
Mon fils je te protège et maudis notre père
Commentaires (5)
Inspirent les plus belles écritures
L'excuse trouvé à ce viol était que l'homme n'était que le beau père
C'est dans ce genre de cas que je trouve que le mot beau est bien laid
Malgré l'horreur du sujet ce poème est plus qu'émouvant.
Espérons que les nombreux exemples présentés sur ce sujet ne banalisent pas cette forme de viol
commentaire
Si ce texte est autobiographique, ou même s'il est inspiré d'évènements réels.. ou même s'il ne l'est pas. Ce drame va bien au delà de toutes nos petites tracasseries qui me paraissent bien niaises maintenant.
Le texte est aussi magnifique que le sujet est inhumain.
Et c'est une mère qui te parle.