L'erreur de la nature

De Dieu l’homme se veut créature,
Qui n’aurait pour pardon qu’à prier,
Pêchant sans jamais gare crier.
Sur la ligne n’est plus que friture,
Tout ce qu’il nous reste de pâture.
Lors il ne pense qu’à s’écrier.
Lui qui aime à tout avarier,
Outre le gâchis de nourriture,
L’homme est une erreur de la nature !

Tout ce qu’il voit qui se fracture,
Sans pouvoir jouer le plâtrier,
A en jeter plume et encrier
Pour éviter une autre rature,
Tout ce qu’il voit qui se dénature,
Tout ce qu’il voulait s’approprier,
La terre qu’il voulait pour terrier,
Tout semble jurer à l’imposture :
L’homme est une erreur de la nature !

Absurde défilé haute-couture !
Poisons salière et sucrier !
Bravo prophète aventurier !
Démente est l’improbable facture !
Triste record de littérature !
Il est trop tard pour le décrier :
D’instinct égoïste et guerrier,
Qui n’a pas ménagé sa monture,
L’homme est une erreur de la nature !

Parole et art, quelle fioriture !
Rose est la vie comme un laurier ?
Résistante comme un camphrier
Face à l’atomique dictature !
L’indécrottable pourriture,
Il n’aurait jamais du parier !
Il n’a fait que la contrarier !
Qu’il apprenne à sa progéniture
Que l’homme est l’erreur de la nature !