J'aimerais parler du beau temps
J’aimerais parler du beau temps
Et de la pluie, comme bien d’autres,
Ceux qui, devenant les apôtres
Du superficiel, se vautrent
Dans l’éphémère à contretemps,
En scribouilleurs incompétents.
J’aimerais parler de la pluie,
Du beau temps et, comme beaucoup
Qui ne sentent plus le licou,
D’un spectacle de bunraku,
Des kilos en trop qui ennuient,
De la jeunesse qui s’enfuie.
Mais parlerai-je pour autant
De la corruption qui culmine,
Des opposants qu’on élimine,
Des innocents qu’on extermine,
De tous les cadavres flottants,
De la terreur faite aux votants ?
Et parlerai-je tout autant
De ceux qui meurent de famine,
D’enfants sans soins, sans vitamines,
De prostitution de gamines ?
Oui, si je le fais en chantant
Pour vous faire passer le temps.
Parlons donc plutôt, c’est tentant,
Du dernier roman à la mode,
La pollution qui incommode,
Les bouchons dont on s’accommode,
Le dernier succès qu’on entend,
La douceur de vivre d’antan.
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