Anarchie^{©Ce texte est protégé par un copyright.}

Décembre 88, Ferré à la MC du Havre. Bien sûr que j'avais mon ticket. J'obtiens au culot d'assister au "club de la presse" quelques heures avant, pour lui remettre ce texte écrit quelques années avant en pensant, bien sûr, à lui. Mon pote Pierrot, typographe, me l'a fait vachement beau, en trois exemplaires, un pour lui un pour moi un pour Léo. J'arrive à placer quelques petites interventions/questions dans une séance qui l'agace visiblement au plus haut point A un moment, tant pis si j'ai l'air de ramener ma frime en disant ça, Léo me jette un regard, s'esclaffe et grince: "Ah enfin une question intelligente" -me demandez pas ce que j'avais demandé. Fin de l'entrevue. Tremblant sur mes quilles comme un fan de seize piges (j'en ai 38...) je m'approche avant qu'il se taille et lui tend mon précieux hommage. Il le tient un peu à bout de bras pour le lire -à voix mi-haute... Putain j'en pleurerais. "Eh... c'est pour moi..?" Tu parles, nan c'est pour les bee Gees, je lui dirais bien mais non. Il me prend par le cou, m'attire contre sa vieille joue râpeuse et m'embrasse. Son vieux pull noir sent les mouchois à carreaux de mon père quand j'étais petit, me demandez pas si j'en pleure: j'en ai encore des larmes, maintenant, là, à l'écrire. "Tu t'appelles comment..? -Malandain -Valandain..? -Malandain -Ah... Malandain... Il écrit quand même, sur la première page du précieux recueil que je lui tends -un môme de 16 ans, je te dis...- "A toi, Jean-Luc Valandain, bien à toi et à bientôt". A toujours, Monsieur.

c'est un beau souvenir!

et un très beau texte également!!

Merci..!

Plus qu'émouvante rencontre.