rencontre sur une vague©Ce texte est protégé par un copyright.
Vague nocturne
Feulement langoureux de l’écume qui s’étale,
Qui se répand, s’étire, innocente vestale,
S’en retourne en silence vers l’appel des grands froids.
Je n’entends plus le souffle du vent qui s’affale,
Je rêve, je m’enfuis sur cette vague fatale,
Je m’endors, je l’enlace, je me noie dans ses draps.
Les lames divaguent et m’encerclent en bavant,
Leurs cris, leurs chants se mêlent à ceux du vent,
La nuit me confie de ne pas m’apitoyer.
Les eaux qui m’emmènent plus au large m’effraient
Moi qui voulais seulement me faire câliner,
Voilà que soudain je suis près de me noyer.
D’une soirée romantique, allongé sur le sable,
A goûter les embruns comme un dîner à table,
A me laisser bercer par leur chuintement,
J’en viens aux portes d’une fin dramatique,
Quand la lune me tend son rayon galactique.
Ce que je vois me sort de mon abattement.
Visage d’ange auréolé de mystères,
Si loin des nuages, encore plus loin des terres,
Elle est là, allongée dans sa robe nacrée.
Sa chevelure d’encre balayant ses épaules,
Elle me regarde, un sourire comme une étole,
La queue étincelante d’écailles argentées.
Le courant me rapproche d’elle tout doucement.
Je n’ai plus peur, je n’ai plus froid, et je l’entends.
Feulement langoureux de sa voix qui s’étale,
Mêlant le vent, la mer, les vagues et puis son chant,
Elle m’emporte plus profond, tout au-delà du temps.
Elle se répand, s’étire, et d’une bouchée, m’avale.
commentaire
Comme j'aime que les mythes vivent toujours!
merci pour le plaisir des yeux.
et pour en revenir à mes plumes, la sirène d'Homère était elle mi-femmme, mi-oiseau.