Il s'appelait Souffrance.
La nourrice avance pas à pas,
Portant ce bébé mort dans ses bras,
Ses yeux sont ouverts mais il ne remue pas
Et la nourrice... cria..!
La mère décédée il y a bien longtemps,
A donné naissance à un enfant mort-vivant,
Il naquit d'une femme morte depuis trois jours,
Foetus sans vrai corps, quatre membres trop courts...
Il s'appelait Souffrance.
Contre toute attente il a grandi.
Remplissant vite son jeune crâne dégarni.
Il se gava de multiples connaissances,
Un petit génie diabolique, ce Souffrance.
Souffrance se fit une place,
Dans la société d'aujourd'hui.
Ayant étudié à fond la race
Des Hommes, il avait tout compris.
Ainsi lentement il s'insinua
Dans le moindre petit esprit,
Du jeune vigoureux au vieux rabougri.
Et son règne commença.
Souffrance se voyait
Dans les yeux révulsés d'un drogué,
Dans la blessure ensanglantée
D'une jeune femme violemment agressée.
Il en rendit fou plus d'un !
Frappant avec délice là où ça fait mal.
Mais Souffrance s'amusait en vain,
Car Souffrance... souffrait.
Un mal incurable le rongeait,
Depuis sa naissance, délaissé,
Souffrance, inconsciemment, l'avait cultivé :
L'abandon par sa mère, par la société.
Ainsi Être diabolique, est-ce de ta faute
Si tu es devenu ce que tu es aujourd'hui ?
Alors Souffrance, est-ce vraiment de ta faute ?
Si tu veux rendre ce qu'elle t'a donné, ta vie...
Alors...
VAS-Y !
Commentaires (5)
Merci 😊
Le tout est d'essayer de ne pas se complaire dans la douleur (tentation permanente!!) , dangereux nombrilisme et masochisme alors qu'on a tant à gagner à donner, à partager au moins la souffrance et se souvenir qu'on est tous dans le même bateau, condition humaine commune à 6 milliards d'être souffrant plus dans des régions que d'autres... et culpabiliser en plus d'être occidental, dans le confort où l'on peut se plaindre quand même ! C'est que la nourriture n'est pas que celle du corps, c'est que plus le petit homme en a, plus il en veut... l'humain est un ogre qui se bouffe le bras quand il attaque son miroir, l'autre, le toi et le moi.
"Bienvenue au club" on peut dire !
L'écriture est peut-être cette chance qui nous permet de répandre le pus qui stagne dans notre lymphe pure...
Pamée d'admiration.
"Of course it does. Actual happiness always looks pretty squalid in comparison with the over-compensations for misery.[...] And being contented has none of the glamour of a good fight against misfortune, none of the picturesqueness of a struggle with temptation, or a fatal overthrow by passion or doubt. Happiness is never grand."
Je n'ai pas aimé le livre, mais j'ai retenu ce passage. Il est si vrai 😊 Le bonheur n'est jamais grandiose, et la nature humaine est perverse. L'Homme aime se complaire dans son malheur, se plaindre et se faire plaindre au lieu d'aller de l'avant.
Moi qui n'aime pas ça, je charge ma plume de le faire à ma place. ^^
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