• Dico
  • Rimes
  • Textes
  • Phrases
  • Tout
×
Recherche avancée
?
+
×

Rercherchez aussi dans :

  • Anagrammes
  • Profils
  • Terminaison

Vous êtes complètement perdu(e) sur ce site ? Lisez ceci.

Textes Auteur(e)s Lenore
Textes hors-recueil
49. Lucky END
50. Vous
Lenore
Par Lenore
Mon premier texte, peut être un peu brouillon. Axé sur le changement de narrateur et les 5 sens.
Afficher l'illustration
Lucky END

Je souffre de dysmnésie. C'est une maladie se caractérisant principalement par une évocation partielle et difficile des souvenirs. De nombreux éléments de ma vie ont ainsi quitté ma mémoire, mais il est une chose que je n'oublie pas et que jamais je n'oublierai. Une chose qui clame vengeance jusqu'à la moindre parcelle de mon être. Une vengeance que j'obtiendrais quelles que soient les méthodes employées. Je marche.

J'augmente la mise. Depuis le temps que je joue au billard, j'ai acquis une certaine renommée en la matière. Il faut dire que je me débrouille plutôt bien et que je n'ai jamais perdu une seule partie. Entre mon métier relativement lucratif, mes parties de billard et les actions plus ou moins légales ? non, tout à fait illégales en fait ? que j'organise, le moins que l'on puisse dire est que je gagne confortablement ma vie. Mon principal défaut est ma tendance à dépenser trop rapidement l'argent que j'ai à disposition, que ce soit en callgirls ou en drogues. La mise s'est arrêtée à dix mille euros. Parfait, une telle somme sera la bienvenue. Que cet idiot me batte ? Non, voyons. Impossible.

Je marche. La lumière éthérée des réverbères éclaire mon chemin. Arrivé à l'entrée de l'impasse, je sors de la poche revolver de mon pantalon une photo de Lui. J'observe une dernière fois Son visage afin de le graver dans ma mémoire défaillante. Lentement, je remets la photo dans ma poche et me remet en mouvement. J'aperçois la porte du bar. J'en vérifie le nom sur un second bout de papier. Je marche.

Impossible. La trajectoire parfaite de la boule blanche vient de lui faire gagner la partie. Sur la poignée de personnes capables de réussir un tel coup, il fallait que je tombe sur l'une d'entre elles. Après toutes les arnaques, meurtres ou viols auxquels j'ai participé sans en subir les conséquences, se pourrait-il que la chance ait tourné ? Impossible.

Je pousse la porte. La pénombre m'empêche de voir les recoins de la pièce, mais la lueur provenant de l'escalier m'indique clairement le chemin à suivre. Je descends donc au sous-sol, et jette un regard alentour. La lumière crue des néons m'aveugle momentanément. Une odeur de cigarettes se mêle délicatement aux effluves de sueur et d'urine, tandis qu'une musique ? peut-on appeler ça de la musique ? ? provient d'un coin de la pièce. Au centre, se dresse un billard autour duquel s'accumule une poignée de curieux. Il est là. Silencieux, je m'avance jusqu'à Lui. Alors que Ses yeux se posent sur moi et que Ses lèvres esquissent la courtoise invitation qu'Il s'apprête à me faire, je Lui envoie mon poing dans la mâchoire.

Je mâche ma langue de plus en plus nerveusement. Je n'ai pas dix mille dollars sur moi. Il faudra que je les acquière au plus vite si je veux m'en sortir décemment. Je pourrais certes me débarrasser de mon hôte, mais les retombées seraient conséquentes. Autant racketter un autre rebut de la société. Ma foi, ce ne serait pas la première fois. Je me tourne vers l'inconnu qui s'approche de moi. Parfait, une diversion. J'entrouvre les lèvres pour le convier à la partie quand il me balance un uppercut. Je me retrouve allongé sur la table de billard. J'ai un goût de sang en bouche.

Ah, que la vengeance a bon goût ! L'adrénaline déferle en moi. Je l'attrape par le col : Te souviens-tu de moi ? Je ne sais pas si j'ai pensé ou hurlé cette phrase. Aucune importance. Je me délecte uniquement de l'instant présent. Ses yeux me chantent qu'il a compris. Ils me susurrent sa peur. Parfait. Mon poing vient s'aplatir sur son nez. La douce odeur de sa souffrance me fait frémir.

Je sens l'envie de meurtre qui envahit mon agresseur. Il me crie une phrase que je ne suis pas en état de comprendre, mais ses yeux me l'expriment explicitement. Soudain, mémoire me revient. Je me revois avec la femme de ce pauvre type. C'était donc ça ! J'aurais dû me débarrasser de lui tant qu'il en était encore temps, non pas que je n'éprouve de regrets pour ce que j'ai pu faire à cette traînée, mais une intense frustration à l'idée d'être assassiné par cet homme. De la frustration et de la peur. Ses yeux rient, mon nez explose. La douleur m'aveugle.

La vue de son sang me fait réaliser ce que je suis en train de faire. Je suis en train de commettre un meurtre. J'ai toujours été persuadé qu'il fallait être dérangé pour tuer quelqu'un de sang-froid, fou pour y prendre plaisir. Ma foi, je dois être fou. J'arme ma main une dernière fois, attendant impatiemment le doux contact de sa chair.

Je ne ressens plus rien. L'intensité de cette souffrance est telle que, allez savoir comment, j'ai réussi à la considérer comme partie intégrante de moi. Je suis comme détaché de la scène et observe ma mise à mort. Le hasard a voulu que je meure ainsi, tué par un type dont j'ignorais tout, si ce n'est son visage, ou certains aspects de sa femme. C'est laid de finir sa vie ainsi mais visiblement je n'ai guère le choix. Un poing s'abat sur ma gorge. Je ne ressens plus rien.

J'observe son cadavre avec un sentiment de frustration que même la joie malsaine qui m'emplit ne peut entièrement masquer. Une dernière chose à faire à présent : mourir heureux. Je sors de ma poche le Smith & Wesson calibre 45 que j'ai acheté la veille et enfonce le canon dans ma bouche. J'appuie sur la gâchette. Le bruit du coup de feu retentit douloureusement dans mes tympans. Pas grave. Ils ne serviront plus.



C'est dans un silence mortel que nous travaillons. Je suis employé au service d'urgence de l'hôpital, et mes collègues tentent désespérément de sauver un homme quasiment mort. Moi, je cherche dans son portefeuille quelque donnée me permettant de prévenir la famille du futur cadavre. Soudain, sans doute à la vue d'une pulsation sur l'électrocardiogramme, des cris de joies retentissent. La science a une nouvelle fois fait preuve de ses miracles. Alors que les joyeuses exclamations se calment, je trouve une carte professionnelle avec un nom : M. Edward Nikola Duclare, avocat. Un slogan s'étale sur la partie inférieure de ladite carte : « Au nom de la justice ». Sa justice ! Ce n'est sûrement pas elle qui lui réparera le nez.

Rajouter un lien

vers un autre texte texteBook
vers une page web
vers un mot du dico
Mini description : (explique la présence de ce lien sur ce texte)

Commentaires (10)

Jean-Mi
Posté par
le 21/08/2010
Maldoror
A lire ce texte, je songe à un "cousinage" lointain: "Je vais vous narrer comment Maldoror s'efforça d'être bon. Voilà qui est fait...)
Lenore
Posté par
le 21/08/2010
Merci pour l'alerte Jean-Mi, je ne trouve cependant pas, même après avoir tout relu, le "T" qui pose problème >_<
Posté par
le 21/08/2010
bon en tant que joueur de billard Français depuis moult années. j'ose te defier.
la blanche doucement heurta la rouge et termina sa course sur l'autre blanche , le point fut compté et la serie commença , nous etions pas couché car le joueur aux nerfs d'acier alignait avec une belle regularité les carambolles
Jean-Mi
Posté par
le 21/08/2010
relecture
Il s'agit de "J'ai réussiT" à cause probablement de l'analogie avec le nom "réussite"... Te relisant, j'ai également remarqué "se" au lieu de "ce": "que ce soit callgirl", l'S manquant à "dollar" et "J'aurais du" pour "dû". Toutes ces étourderies nous arrivent à tous, aussi ai-je proposé dans le forum que l'on remplace "faute" d'orthographe par "erreur": "faute" étant, qu'on le veuille ou non, un mot moralement connoté. A part ça, ton texte "Aux lecteurs" m'intéresse beaucoup. Je m'apprête à le commenter dès que j'aurai mis quelques glaçons dans mon whisky. Bon week-end.

Jean-Mi
Lenore
Posté par
le 21/08/2010
Merci pour ceci, il est vrai qu'il est facile de faire remarquer aux autres qu'ils font des erreurs, mais il est bien plus dur de voir les siennes.
Camy
Posté par
le 03/02/2011
C'est super!! J'ai a-do-ré^^. Certes, c'est triste, mais très bien écrit. Et puis, une partie de la vérité se cache dans ce texte...beaucoup de gens règlent leurs comptes ainsi...Le narrateur qui change, bien que j'ai été avertie au début, ne m'aie apparut qu'au milieu du texte, quand je réalisais que c'était 2 personnes différentes. Bravo, c'est bien trouvé...pour un premier texte, chapeau! Mon premier texte est bien moins réussit que le tien^^
Lenore
Posté par
le 03/02/2011
Merci beaucoup 😊
silverfox199
Posté par
le 03/02/2011
Ainsi le joueur de billard s'en est tiré... lucky
Très bien raconté sous cette double perspective... bravo.
Lenore
Posté par
le 03/02/2011
Ah je précise aussi, comme ce n'est pas forcément facile à voir : si le "END" est en lettres capitales, c'est qu'il s'agit d'initiales.
crisix
Posté par
le 03/02/2011
très prenant
Ajouter un
commentaire
Mot illustré
par une peinture

Quoi de beau
sur texteBook ?

Des citations de Ravage ont été rassemblées.15/10/2024
Jean-Marie E. a commenté le texte LES MOIS DE L'ANNÉE.13/01/2024
Alfrédine Chope a sélectionné le texte Le choix d'Eurydice .15/12/2023
Dohban a répondu au sujet Les types de strophes.30/09/2023
voir toute l'activité

Et sur le reste du site …

jay1980 a joué la partie #2630.23/11/2024
La définition du mot ISOLEMENT a été remaniée.23/11/2024
Le mot NANDINIE a été illustré par une image.23/11/2024
Une flexion : JOBE23/11/2024
funnylingus a commenté avec humour le mot SPECK.21/11/2024
Club du Bouscat a publié la partie Mercredi 20 novembre 2024.20/11/2024
crisix a commenté le mot °DOUDOUK°.20/11/2024
?