adjuration à l'araignée novice
Ne fais pas ça !... pas ici... Certes, le tissage appartient à ta culture patrimoniale, mais l'angle de ma fenêtre s'en fout; n'y risque pas la merveilleuse spirale logarithmique de ton destin, car, fatalement, fenêtres et volets se fermeront; ici ton labeur de soie est voué à la certaine et prochaine destruction. Pardon pour l'intrusion - la plus délicate possible - du balais dans ton aurore. C'est pour ton bien et la dignité de ton diadème. Allez, file, file ailleurs, le Bois des Noës est un voisin: il vaut mieux être âme de broussaille que martyre des transparences indifférentes
Commentaires (7)
Posté par
christanil
le 24/08/2010
Un coup de plumeau sur une œuvre d'art. Vous n'avez pas honte?
Posté par
Jean-Mi
le 24/08/2010
Si vous avez bien lu, vous avez pu deviner que c'est pour sauver l'artiste.
Bonne journée
Bonne journée
Posté par
christanil
le 24/08/2010
Artiste, va construire ta maison ailleurs... Je viens de faire la même chose avec une guêpe maçonne. Et pourtant j'admire ce travail de construction, mais derrière un tableau dans ma chambre!!! Non.
Posté par
marie jeanne
le 25/08/2010
belle métaphore de la situation de l'artiste dans notre société.Mais j'extrapole peut être.
"spirale logarithmique de ton destin"
votre écriture "dessine" joliment
amicalement
"spirale logarithmique de ton destin"
votre écriture "dessine" joliment
amicalement
Posté par
nouga
le 25/08/2010
et que dirait l'épeire professionnelle
de se savoir ""martyre des transparences indifférentes ""
de se savoir ""martyre des transparences indifférentes ""
Posté par
Hypolaïs Polyglotte
le 27/08/2010
épeire diadème
A mon sens, l'épeire est la princesse parmi l'assemblée des araignées (sans doute parce qu'elle a une belle paire) : elle est imberbe (on n'aime pas les poils), multicolore et elle a le mérite de préférer le grand air, ne hantant ainsi pas nos intérieurs et nos phobies... J'en connaissais une très jolie qui habitait une rose rose de mon jardin et elle, elle était blanche comme une perle...
Si l'épeire était domesticable comme le ver à soie, on lui ferait faire les bracelets brésilien de l'amitié, et alors voilà que Madame serait intégrée dans notre société... Mais il n'y a pas de place pour le moment même dans un coin de fenêtre, trop concurrencée qu'elle est par l'hirondelle qui se l'est appropriée dans son nom même...
chienne de vie ! On aimerait pourtant faire une place pour chacun.
A mon sens, l'épeire est la princesse parmi l'assemblée des araignées (sans doute parce qu'elle a une belle paire) : elle est imberbe (on n'aime pas les poils), multicolore et elle a le mérite de préférer le grand air, ne hantant ainsi pas nos intérieurs et nos phobies... J'en connaissais une très jolie qui habitait une rose rose de mon jardin et elle, elle était blanche comme une perle...
Si l'épeire était domesticable comme le ver à soie, on lui ferait faire les bracelets brésilien de l'amitié, et alors voilà que Madame serait intégrée dans notre société... Mais il n'y a pas de place pour le moment même dans un coin de fenêtre, trop concurrencée qu'elle est par l'hirondelle qui se l'est appropriée dans son nom même...
chienne de vie ! On aimerait pourtant faire une place pour chacun.
Posté par
Jean-Mi
le 31/08/2010
à Hypolaïs
Les sauterelles étaient précieuses, moins que les épeires, l'épeire valait trois sauterelles vertes, beau diadème à huit pattes, bijou empoisonné, poison apprivoisé, on la rangeait dans l'écrin transparent, on l'offrait à une fille, la fille hurlait, un beau cri de fille valait au moins trois gifles, lesquelles n'étaient pas convertibles en insectes...
("Les jupes noires éclaboussent", 1991, éd. La Bartavelle.)
Les sauterelles étaient précieuses, moins que les épeires, l'épeire valait trois sauterelles vertes, beau diadème à huit pattes, bijou empoisonné, poison apprivoisé, on la rangeait dans l'écrin transparent, on l'offrait à une fille, la fille hurlait, un beau cri de fille valait au moins trois gifles, lesquelles n'étaient pas convertibles en insectes...
("Les jupes noires éclaboussent", 1991, éd. La Bartavelle.)
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