Poëme loufoque en rimes à peu près riches
Un vieil homme, bien toiletté,
A grimpé sur un toit, l’été.
Grand amateur d’Alphonse Allais,
Se sentant mal en fonds salés,
Diplomé, d’autre part, en thèse
De lettres, entre parenthèses,
Il veut appeler l’attention
De qui avive la tension,
Tous ceux qui, augmentant les prix,
Font renoncer l’amant, l’épris,
D’acheter un petit cadeau,
Un bijou ou un mikado.
« Et quelles hausses ! Où va l’essence ?
Qui paiera la convalescence
Des êtres que nous nourrissons,
Nos poissons et nos nourrissons ? »
Il en veut au gouvernement.
Il sait bien, « qui gouverne ment »,
Mais reproche à ces beaux minables
Leurs arrêtés abominables.
« Ecrire dans un plan santé
Qu’on vivrait maintenant sans thé !
Disons-le, en étant franc. C’est
Trop dur, même pour un français.
Et bientôt, pourquoi pas, sans pâtes !
Parce que les papas s’empâtent ?
Demain, sans jouer les devins,
Ils voudront nous priver de vin.
Il faut que nous nous méfions
De tous mes Bayrou, mes Fillon,
Des durs aux hommes et mous à femmes,
Qui nous plument, qui nous affament ».
Ce n’était que folie d’un vieux
Pour les soirées au lit d’envieux.
Les spectateurs- Qu’ils le concèdent !-,
Attendaient que le « vieux con » cède.
Quand il se mit à la fenêtre
Pour observer là, le feu naître
Et grandir et faire des cendres,
Anna vint le faire descendre,
Sa femme, une belle négresse
Aux formes rebelles, des graisses.
Au lieu de jeter l’anathème,
Que lui cria-t-elle ? : « Anna t’aime ! »
Il sortit alors. Il pleurniche.
Allez savoir où les pleurs nichent !
Il écrivit pour qu’Anna lise
Qu’il refusait toute analyse.
Il but vite un déca potable,
Et partit en décapotable.
Il a regagné sa villa
Pour y terminer sa vie là.
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