Artères de vie
Artères de vie
L’eau, qu’elle soit douce ou salée
Est l'un de nos principaux moteurs de voyage
Par monts et par vaux sur terre
Contre vents et marées en mer.
Elle est notre alliée dans les allées
Qu’elle a bien voulu tracer au cours des âges,
Sans la pelle et la pioche de nos pères,
Pour dessiner des ramures creusées sur terre.
Eux qui l’ont fidèlement copié
Pour tirer de leur courage
Des voies éclusées dans les serres
De certains anciens geôliers amers.
D’autres ont suivi les marées
Pour apprendre un complexe langage,
Celui des courants changeant les aires
De pêche d’océans parfois sévères.
Avec patience, ceux-ci ont pu ébaucher
Des voies invisibles dans lesquelles s’engagent
Les espèces sous marines riches de repères
Bien agencés dans cet immense sanctuaire.
Aujourd’hui, la logique de cette mémoire cachée
Est encore difficile à coucher sur les pages
Des parchemins, qui vierges, ne s’altèrent
Des connaissances de cet incommensurable univers.
Mais, ce n’est là que la part visible du secret
Qu’elle sait préserver par son masque dont l’alliage
Ne se corrode au fil des années, à la lumière
De nos recherches pour lever les savantes barrières.
La fraction invisible est encore plus mystérieuse en effet,
Parce qu’elle ne flotte pas ni ne nage, voire surnage
En son sein, dans la profonde intimité de cette mer,
Qui véhicule l’infiniment petit sur ses fonds de pierre,
Par son énorme pouvoir de dissolution des pâtées
Que les sols vomissent sous son action de ravage,
Après transmutation contrôlée dans l’atmosphère,
Quand elle a décidé de s’échoir sur les terres.
Subrepticement, elle se charge de particules oubliées
Par le vivant, qui lors de ses digestions, s’en décharge.
Elle aussi, mais sans tergiverser, elle ingère
De multiples bouillons de cultures moléculaires.
Elle en transmet les bienfaits à ses entrailles cachées
Pour que le vivant construise une chaîne en étages,
Base de la biodiversité et de l’édification de nos pierres,
Telle une insoupçonnée sève nourricière !
L’eau nous transporte à notre gré
Pour que soit plus aisé notre voyage.
L’eau est vectrice dans nos artères
Des nutriments de nos actes parfois si amers.
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