Départ
A ceux dont, ici bas, j'ai pu croiser la route,
Consommer le repas, alimenter les doutes,
Ceux que j'ai eu l'honneur d'aider en quelque chose,
Juste en étant ailleurs, - Par Dieu, quel virtuose ! -,
Ceux que j'avais déçu parce qu'ils ont cru en moi
Et qui après ont vu que je ne faisais le poids,
Ceux de moi qui voulaient un service, un tuyau
Qui n'ont reçu jamais qu'un résultat zéro,
Ceux qui m'avaient confié leur corps, leur âme, leur coeur
et que j'ai fait pleurer, faute d'être à la hauteur,
Ceux qui, chanceux ou fins, ont décelé très vite
Ma nature d'aigrefin et qui m'ont fui ensuite,
Les amis de toujours, les copains de jamais,
Les rencontrés d'un jour, les bons et les mauvais,
Et puis ceux malgré tout que j'ai su satisfaire,
Juste un peu, pas beaucoup, oui, sinon j'exagère,
A ceux là je viens dire qu'il est temps maintenant
Que l'homme sans avenir, le Mandrake sans talent,
Cesse enfin sa magie, et ses tours de passe-passe
Abandonne la vie et laisse enfin la place.
S'il s'en trouvait pourtant quelques uns affectés
Par ma sortie du champ, qu'ils se voient rassurés.
Mon souvenir sera, comme fut mon existence,
Fugace, même en deçà, sans aucune importance.
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