Métamorphose
Une pluie froide et tenace coule sur mon visage ;
les gouttes, telles des larmes, glissent en choeur sur ses contours.
L'animal dans sa tanière soigne son pelage
et moi, trempé, je me remémore ce jour.
Ce vendredi de mars où une fée m'apparut,
belle, douce et lumineuse, une vraie vision de bonheur ;
elle paraissait fragile, je l'ai tout de suite vu ;
ébloui, je lui offris l'abri de mon coeur.
Timide et craintive, elle en était troublante.
Avec mille précautions, comme pour un papillon,
je lui pris la main ; je la sentais tremblante
malgré sa carapace en pierre de bastion.
Mais plutôt que les mots de la bouche ou des mains,
c'est le discours sincère du coeur d'un jeune Peter
que Clochette, c'est son nom en langue des humains,
choisit d'écouter afin d'apaiser sa peur.
Le temps fit son ouvrage, et la patience aussi
car ma petite fée magique autrefois si sauvage
semble prendre plaisir d'être installée ainsi
au fond de mon coeur ému que sa présence soulage.
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