Adieux
Marre de cette vie de con où je ne sais sourire.
Alors à tous pardon, mais je veux en finir.
Ne cherchez pas en face les raisons du départ.
Une brèche dans ma cuirasse ; je fais eau de toute part.
Ne cherchez pas non plus dans votre propre jardin
si Simplet disparu, il vous manquerait un nain.
J'ai fini d'écoper à la petite cuillère
Cette coque partout trouée comme une meule de gruyère,
Je pars rendre aux Enfers ma vie et mes pensées,
Et toutes ces choses amères, pour vous banalités
Qui n'ont pas su séduire vos coeurs, vos âmes, vos yeux,
qui ne pèsent, à tout dire, pas plus lourd qu'un cheveu.
Je suis seul responsable de cet embarquement,
Le capitaine minable d'un triste bâtiment
Sans couleurs et sans nom et même sans équipage
qui part en direction de ces lointains rivages
Non pas du Walhalla, ni même d'Avalon ;
Odin ne voudra pas et Viviane dira non,
Mais vers un Nirvana créé pour moi tout seul,
Par un noble Bouddha touché de mon coup de gueule.
J'en serai le sultan, perché dessus mon trône,
Roi de ma cour sans gens, seul, sans plus personne.
Finalement libéré de toutes vos contingences ;
Seule mon éternité aura de l'importance.
Je vogue enfin pour moi, égoïste et barbare.
Maintenant, vous savez quoi ? Je largue les amarres !
Ce texte figure dans la sélection de janeausten (Un moment de vie où le poète a déversé sa douleur intrinsèque... C'est sans doute cela la poésie...Savoir exprimer ce que le monde ne voit pas, ce qui se cache derrière le rideau du théâtre... ) et Neverend
Commentaires (2)
commentaire
superbement ecrit .....