UN SOIR D'ETERNITE A LEPTIS MAGNA©Ce texte est protégé par un copyright.
Sur le DECUMANUS s'avancent les romains,
Aux portes de la ville s'annonce une caravane
Venant de l'ETHIOPIE, des chameaux et des ânes,
Et des esclaves noirs avec les fers aux mains.
Lorsque de rues en rues la rumeur se répand
Chacun veut aller voir le défilé qui passe.
Chargés de poudre d'or, de singes dans des nasses,
Marchent lions enchaînés, panthères et éléphants.
Hommes et animaux pénètrent la cité
Sous les acclamations de la foule qui crie.
ANNOBAL TAPAPIUS qui sort de la curie
Pénètre dans les thermes, longeant les CRYPTAE.
A son ami FLAVIUS il apprend la nouvelle,
Car ses bateaux au port attendent de charger
Les animaux sauvages à ROME destinés
Pour affronter au cirque les chrétiens et rebelles.
En ce jour à LEPTIS, les femmes vont au marché
Portant sur leurs bras fins les paniers de légumes,
D'olives et de poissons, de tissu et d'agrumes,
Houspillant vertement leurs esclaves chargées.
Les hommes vont au bain, au port ou au forum,
Regardent les jeux du cirque ou les courses de char,
S'entraînent à la palestre ou contemplent le phare,
Car ici à LEPTIS c'est aussi bien qu'à ROME.
Lorsque la caravane atteint enfin le quai,
Remplissant le CARDO de ses bruits exotiques,
La poussière s'élève dans le soir fantastique
Retombant sur la ville comme un voile plaqué.
Les animaux s'excitent sous les coups de fouet,
Grognant contre les hommes, luttant contre les chaînes,
Assoiffés du désert, pas au bout de leur peine,
Ignorant le début d'une longue traversée.
Quand à bord des galères les lions ont embarqué,
On hisse les éléphants pour rester sur le pont,
Mais arrimés au mât, un bandeau sur le front,
On largue enfin l'amarre pour s'éloigner du quai.
Dans le vent qui s'essouffle la Méditerranée
Calme ses vagues vives et roule nonchalamment,
Poussant tous les navires dans le noir firmament
Où seules les étoiles mènent la traversée.
Ils s'étaient installés pour une éternité
Aux portes du désert sur la côte libyenne.
Ils sont partis un jour abandonnant la plaine
Laissant la ville au sable et au vent du passé.
Toi qui un jour passa au hasard d'un voyage
Tu n'oubliera jamais la cité magnifique
Endormie pour toujours sur la côte d'Afrique
Qui parla à ton coeur et laissa son message.
Commentaires (5)
et puis l'ambiance aussi Rome l'éternelle avec sa vie bouillonnante et la mort pour eternité
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