Par Alfred de Musset
Texte daté de 1839
Tiré du recueil "Poésies nouvelles"
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Tristesse
J'ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaieté ;
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.
Quand j'ai connu la Vérité,
J'ai cru que c'était une amie ;
Quand je l'ai comprise et sentie,
J'en étais déjà dégoûté.
Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d'elle
Ici-bas ont tout ignoré.
Dieu parle, il faut qu'on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d'avoir quelquefois pleuré.
Commentaires (3)
Posté par
Doristil01
le 18/01/2011
L'espérance du ciel peut toujours être renouvelée, mais seulement en son vivant. Une fois dans l'au-delà, on ne peut nullement faire d'autres choix. Aujourd'hui, c'est le jour du salut ! Bravo, beau poème !
Posté par
Marleen
le 07/04/2011
Leçon de maitre
Quoi de l'on dise,
Quoi que l'on fasse,
Un tel art efface,
Nos mignardises !
C'est bon tellement,
De s'imaginer,
Ciel albuginé,
Éternellement,
Quelqu'un devenir,
Quel bel avenir !
Quoi de l'on dise,
Quoi que l'on fasse,
Un tel art efface,
Nos mignardises !
C'est bon tellement,
De s'imaginer,
Ciel albuginé,
Éternellement,
Quelqu'un devenir,
Quel bel avenir !
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J'ai fendu l'écorce et le fruit,
Et la sève s'en est allée;
Maintenant qu'elle a bien coulée,
Le silence occulte le bruit.
Depuis que la pomme est pelée
J'aurai quasiment tout détruit
Moi qui me proclamait instruit
N'ai pas vu tomber la gelée
Moi qui pensait aller au ciel
J'aurai négligé l'essentiel
Ma terre en est bouleversée
J'ai tout gâché de ce beau monde
J’aurai beau prier dans l'immonde
Je me la suis déjà creusée
Ma tombe - 2009 08 27 - pied2vers