Lorsque j’étais cette autre sur ce monde étrange
Où un soleil trop pâle ne réchauffait rien,
Où les êtres vivants ressemblaient à des anges
Aux corps nus de métal et aux ailes d’airain
Qui bâtissaient des tours froides et gigantesques
Vers un ciel rouge sang où s’alignaient trois lunes,
En secret je traçais de folles arabesques,
Je rêvais d’îles d’or et de roses lagunes,
De fleurs multicolores aux si doux parfums
Qu’ils pouvaient émouvoir mes narines d’acier.
Je rêvais de doux soirs, de somptueux matins,
De journées savoureuses passées à aimer.
Car dans ce monde -là où tout semblait parfait,
Où rien au grand jamais ne grippait les rouages
De l’immuable Temps qui sans heurt s’écoulait
Et sur nous ne laissait traces de son passage,
L’amour n’existait pas. Ni la peur ni la joie…
Aucun des sentiments qui font battre le cœur.
Le nôtre n’était rien qu’un noyau dur et froid,
Une pile inusable ignorant la douleur.
Lorsque j’étais cette autre sur ce monde étrange,
Je rêvais d’être ailleurs, sur la Planète bleue
Où les êtres vivants, s’ils ne sont pas des anges
Peuvent verser des larmes quand ils sont heureux
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