FLÂNEUR
on débarque assez tôt à Montparnasse
l’entrelacs des destins est encore démêlable
on laissera cependant ce travail aux bons soins des
divinités concernées
on trouve un petit bistrot où le café savoure avec
humilité des parfums que l’on suppose initiatiques
l’odeur des âmes fraternise avec celle des croissants
l’addition réglée on envoie dans la journée quelques
regards en éclaireurs
il y a toujours des rêveries à pister
des beautés à chaparder
des lumières en friche
on marchera sans but précis
on se hasardera entre tous nos visages
l’éventualité a des yeux merveilleux
et l’on espère aller très loin
jusqu’à la confusion des rôles
jusqu’à sentir que l’on devient
la longue balade
d’une ville infatigable
Commentaires (3)
bonsoir jean Michel,
juste quelques mots qui s'amusent, modestement, à écrire une petite suite à votre balade.
à la fin de la balade
on revient à Montparnasse
dans un petit bistrot
un café savoure les chuchotements
et les parfums d'un désir de voyage
on s'est glissé
sous la peau rugueuse de la ville
sous ses fourrures de lumière
on s'est faufilé
dans un battement de cœur
et froissé son duvet blanc
la main de l'homme
à toucher l'homme est malhabile
on a emporté avec soi
le bleu liquide
d'une histoire écrite
sur la fontaine St Sulpice
on a rêvé au hasard des destinées
que portent à leurs cotés
invisibles et nues
des marcheurs de l'ailleurs
défricheurs des eaux profondes
sur la ville lasse
la pluie des fenêtres closes
dépose une évidence de mélancolie
un auteur - de plus beau - que sa vie, mal traduite par les mots, inspire ou participe d'autres vies?
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