Amour divin
Cette lettre la composte-t-elle
Sur le chemin de Compostelle?
L'amante religieuse
M'a éloigné de toi mon dieu
Adieu images pieuses
Dieu je te dis adieu
Je préfère me mettre au pieu
Que contempler ta croix
Je vais te laisser je crois
Avec tes liens et tes pieux
Elle a exaucé mes prières
Je t'abandonne à ton lierre
Ta couronne d'épines
Tes vitraux qui illuminent
A quoi bon m'entêter
Je renie mes vœux de chasteté
Le ciel peut bien m'attendre
J'ai choisi ma chère et tendre
Sa chair est tendre
C'est à ses côtés que je veux m'étendre
Elle est aujourd'hui
Tu appartiens à hier
Elle me conduit
Jusqu'à sa tanière
Et j'en suis fier
Elle m'a séduit
De son joli derrière
C'est fou l'effet qu'elle produit
Je regarde devant
Et je ne vois plus qu'elle
Je n'ai plus de séquelle
C'est en rêvant
Qu'elle s'est matérialisée
J'étais comme dialysé
A écouter tes oracles
Qui ne se réaliserons pas
Depuis tes églises comme réceptacle
Que tu me foudroies ou me terrasses
Si je commets un faux-pas
Mais ton image s'efface
Et ce sont mes croyances que je bâcle
J'ai franchi l'obstacle
Elle a pris ta place
Ton amour éternel
N'est pas suffisant
Chemin faisant
J'ai choisi son amour mortel
Je te fais une confidence
Tu n'es plus dans la danse
Mon adoration pour toi indéfectible
N'était pas si infaillible
A tes cantiques
J'ai préféré sa ritournelle
Elle est si belle
Elle est ma sainte relique
A tes Ave Maria
Ont cédé mes airs parias
Allelujah, Allelujah
Ma mémoire se brouilla
Quand je l'aperçus
Et alors je sus
Je suis tombé dans son escarcelle
Tu restes avec tes escarres
Et tes paroles qui s'amoncellent
Tu n'es plus mon phare
Tu étais pourtant mon messie
Mais je n'ai pas réussi
A garder ma foi intacte
J'ai subi l'impact
De sa beauté
Et j'ai fauté
Ma messe est dite
Ma présence maudite
Je priais sur ton autel
Je l'ai aimée dans un hôtel
Son corps est devenu ma bible
Elle a touché ma cible
J'idolâtre son visage
Je la suivrai jusqu'à la mort
Sur ses rivages
Dans son décor
Je n'ai nulle autre parcelle
Que sa voix qui m'ensorcelle
J'ai renié tous tes saints
Pour ses si beaux seins
Les démons peuvent s'abattre
J'en ai plus rien à battre
Tes paroles prêcheresses
Se sont tues devant ma pécheresse
Son cul est mon sanctuaire
Et mon culte divin sous le suaire
Je ne connaîtrai pas
l'honneur des cryptes
Ce sont ses airs aguicheurs
Que je décrypte
Moi, roi des tricheurs
J'irai tout droit en enfer
Mais je la laisserai faire
Mon paradis c'est elle
Mon ange noir sans aile
Donne-moi ta bénédiction
Pour toutes mes contradictions
Je me confesse
Dans son con et ses fesses
Et j'allume un cierge
Pour visiter ses berges
Je me livre en offrande
Pourvu qu'elle rende
Ma flamme ardente
Quand ce sont ses collines
Que j'arpente
Mon cœur de verre, mon opaline
Elle sera mon purgatoire
Fin d'oratoire
Fin de l'histoire
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Ce texte figure dans la sélection de Nid Ô et rafi_sionado
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