Babillage délétère^{©Ce texte est protégé par un copyright.}

Encore une nuit à réfléchir à ma vie en écoutant Yann Tiersen. Ses morceaux glissent vers mon esprit déluré d'insomniaque et finissent par l'intégrer et entraîner des larmes.

Toujours cette même mélodie lancinante, qui me rappelle un souvenir factice où je cours sur mes petites jambes de cinq ans. Rires innocents et grands gestes inutiles sont de la partie.

Puis la musique prend fin, pour enchaîner sur un air totalement différent. Qui suis-je pour écrire tout ce qui m'arrive ?

J'ai maintenant envie de bouger. Danser, sauter... Malheureusement, je ne suis pas douée pour ce genre de relâchement corporel et spirituel. Je ne réussis qu'à me dandiner un peu, sur cette chaise qui grince...

Est-ce que j'aimerais être quelqu'un d'autre ? Non, tout compte fait, je ne me déplais pas forcément. J'ai mes défauts, mes qualités, et je les aime tous les deux, surtout les premiers.

Mais j'aimerais pourtant changer de vie.

J'aimerais bien déménager, vendre tous mes meubles, tous mes vêtements, changer de région...

J'aimerais oublier ma vie...

Mais j'ai, heureusement, des amis. Des personnes chères à mon cœur. Avec qui j'ai partagé des moments merveilleux...

Abandonner toute une vie, sous prétexte de fuir une personne, un problème ?

Quelques personnes se suicident. Moi, j'abandonne, je coupe, et j'oublie.

C'est une méthode peu pratique, parce que mes démons finissent toujours par me retrouver.

La preuve, je suis incapable d'arrêter de jouer à l'ordinateur, alors que je sais très bien que ce jeu finira le travail de maman.

Oui, il détruira complètement ma vie.

Et une autre musique s'enchaîne, et le besoin de jouer me reprend...

Au revoir, réalité.