Je pleure aujourd'hui ces deux filles dépravées
- Lambeaux d'âmes qui assaillent mon odorat -
Que mon indécente non-lâcheté aura
Obligées à mener une vie délavée
La première : si elle fut plaisante un temps
N'arborera plus qu'un dévasté paysage
Où se trouvait, avant, son délicat visage
Quel âge avait-elle ? Dix-neuf ou vingt printemps ?
La seconde : guère plus âgée, jamais plus
Ne pourra accorder sa confiance à un homme
Une sourde douleur croissant dans son sternum
Depuis ce jour où, sur son innocence, il plut
Voilà maintenant, selon moi, bien trop d'années
Que je sombre dans ces souvenirs, savourant
Les rêves dans lesquels je me vois mourant
Je pleure aujourd'hui deux vies que j'ai damnées
Un enchevêtrement de faits m'aura conduit
A croiser sa route ; lui qui, pour s'amuser
Aimait être avec des femmes, et en abuser
Erreur ! - en laquelle ma pitié m'a induit
J'aurais été clément, en restant méprisable
En laissant là ces deux pauvres gamines, mortes
Et lui permettant, sans l'abattre de la sorte
De tuer - et donc sauver - ces filles affables.
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