Dialogue d'arbres
Le bouleau blanc a pour voisin
Un jeune prunus couvert de fleurs.
« N'êtes-vous donc qu'une catin
Pour vous offrir là sans pudeur. »
« Mais non Monsieur, c'est temps des fleurs
Nous sommes des arbres d'agrément.
Notre mission c'est le bonheur,
Et nous contribuons au printemps. »
« Oui, mais mon bois est recherché
Pour les beaux meubles fabriquer
Le vôtre n'a point d'utilité,
De poudre aux yeux vous vous vantez ».
« Eh bien je sais, mon cher ami,
Sur cette terre qui nous nourrit,
Un certain nombre d'énergumènes,
Sont de beauté devenus blêmes.
Ils s'extasient devant le beau,
Ecrivent des vers des jours durant,
Et les laissent s'envoler au vent.
Ceux-là ne jouent pas les cabots ».
« Laissons-là ami, la diatribe.
Nous sommes tous deux des bons à nib.
Eux les humains le font si bien.
Ornementons leur pâle destin. »
Commentaires (10)
Digne de monsieur Jean de La Fontaine.
Vous le savez bien, çà m'est belle aubaine
Pour vous couronner encor de diadème.
Dites-moi quel est donc votre barème
Pour d'autres vers de même porcelaine?
Un seul suffit pour passer la semaine;
Mais ne me mettez pas trop en carême.
A réciter tous les matins.
Arthur a là du bon butin
A mettre en son beau châtelet.
Souverain Gilbert, je m'articule
A ne point vous faire perdre la raison
Avant que les cloches ne tintibulent.
La dextérité de notre chère Hélène à manier la fable est remarquable et comme Lara l'a dit, on aurait pu croire sans problème que M. La Fontaine en fut l'auteur. Je n'ai encore jamais osé m' y essayer.
Votre fable nous prouve, oh ma Reine
Qu'un arbre, qu'un simple bouleau même
Peut bien ornementer ainsi nos jours
Bouleau ou hêtre, point besoin d'être
Un Roi ou prunus, pour bien paraître
Et par mes simples mots de poète
Je me joint ainsi à la scénette
Ghjslain
commentaire