Ecrivain de café
A la terrasse d'un café, il étale ses maux,
Sur un coin de papier armé de son stylo,
Son express fumant lui transmet d'énervantes ondes,
Et mille raisons évidentes de refaire le monde,
Ce consciencieux témoin tel un miroir sans tain,
Guette le regard perdu, lorgne le geste anodin,
Dont il fera un temple de beauté insensée,
Ou la fresque affreuse d'une déchéance annoncée,
Cette table est une île et cette feuille son univers,
Qu'il esquisse, inspiré, en dérives et en vers,
Contre cette pensée unique, ces raccourcis faciles,
Corrompant les esprits pressés et si fragiles,
Condamné à l'exil par ces gens qui l'évitent
Persuadés que pour vivre, il suffit d'aller vite,
On le laisse attablé, on ignore ce qu'il fait,
Personne ne se lie à l'écrivain de café.
Commentaires (2)
n'est que pure beauté !
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