ÉLÉGIES. Écrire mes vers sur le papier, ©Ce texte est protégé par un copyright.
ÉLÉGIES.
Écrire mes vers sur le papier, et mes tendresses.
Ô. Laure, tu dors ! tes yeux étaient fermés.
Ton haleine sentimentale aux soupirs embaumés
s’entrouvre langoureusement deux lèvres vermeilles.
Mais, si je m'égarais ! Amour ! ô amour ! si tu veilles !
Et lorsque éloigné de toi j'endure le tourment
D'un sommeil agité, au bras d'un autre amant,
Pour toi, cette nuit d'amour qui s'échappe trop vite,
Laure !L'oubli, viens clore mes yeux. Ô. Dieu de paix !
Mon repos, viens ; Fallût-il les fermer pour jamais ?
Un autre amant dans ses bras ! ô amer outrage !
Un autre ! Ô déshonneur ! ô mort ! ô désillusion ! ô rage !
cœur infortuné ! pourquoi, pourquoi les cieux !
Je ne jugeais pas ta beauté qui se forma à mes yeux ?
Pourquoi cet amour si faible, se colle à mes blessures ?
Dans ton regard si fertile aux douces impostures ?
Une amante aussi belle aime mieux, et du moins
Si ingénue et craintive elle est pleine de soins ;
Qui lui tirait des larmes profondes de votre absence.
Fidèles, peu d'amants affrontent sa constance ;
Et la tristesse de son humeur, de sa facile gaieté,
L'habitude, à son front serein tien lieu de beauté.
Mais celle qui en tous lieux fait conquête nouvelle,
Celle qu'on ne voit pas sans dire : « Qu'elle est belle ! »
Laure, dans le triomphe, aux gémissements de l'amour.
Souveraine amante au milieu d'une vacillante cour,
Dans son léger badinage, inégal, elle était si soudaine,
Affectueuse et douce aujourd'hui, demain glaciale et hautaine.
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