Février, le huitième du mois^{©Ce texte est protégé par un copyright.}

Des larmes glissaient sur mon visage – âpre jour –
Narguant mes sottes illusions perdues, brisées
Qui gisaient cyniquement à terre, alentour
Et revendiquaient le meurtre de mes pensées
– Mes pensées, assassines, d’espoir et d’amour –

Je dérivais sur les mers de ma solitude
Et je passai devant toi, sans même te voir
Lorsque ton regard vert, avec exactitude
Se posa sur moi, me détailla, me fit choir
Faisant tomber mon errance en désuétude

Ainsi je m’abîmais lentement, amoureux
– Sentiment séduisant, obsolète et étrange –
De cette exquise fille dont les parfaits yeux
Avaient toute la semblance de ceux d’un ange
De cette fille, disais-je, aux cheveux de feu

Et ma sombre humeur se retirait, décadente
Quand – songeant à la lumineuse perfection
Dans laquelle fut ciselée son âme ardente –
J’étais emplis d’une irrationnelle passion
Hanté par ses yeux, émeraudes obsédantes

Sinon pourquoi, selon toi, aurais-je rêvé
Atteindre ton cœur en écrivant quelques lignes
Reformulant chaque vers ou terme trouvé
Afin que le sens de ces mots puisse être digne
– Heureusement… – de ce qu’il me semble éprouver ?