Il pleut
Il pleut dans mon cœur si Dieu pleure
Il pleut dans mon jardin central comme un matin profond de rosée
Une partition musicale en langue inachevée
Je pleure quand Dieu prie tel un cri
Il pleut alors dans ma nuit comme une page qui s’écrit
Nage mon nom dans le vaste océan de la vie
La pluie désaltère comme une maman
Une mère de firmament au parfum entêtant
Pour nous enfants des hommes qu’elle abreuve de fruits, de fleurs,
de suaves couronnes, tressées en présents de complexe sororité
Il pleut sans cesse un murmure sur les toits
Qui chante agreste pour toi et pour moi
Une symphonie verticale de notes tintées
Musique équatoriale en mesure improvisée
Je pleure si Dieu se blesse dans ma vie
Il pleut alors en mon corps comme mon esprit
Quand mon visage se défigure telle une peinture inondée
Image souffrante écornée en corps à cœur retouché
La pluie est passagère et nous enivre
L’ivresse est de saison quand la raison cède le pas à la moisson
Mon Dieu, que tes œuvres sont fructifiantes et abondants tes chemins
Révèle ton Visage aux ouvriers de ton désir
Renouvelle ton invitation éternelle aux Noces fusant de rire
En plein ciel
Il pleut sous les nuages, est-ce un voile au message ?
Il pleut comme un tissage sans cesse reprisé
Tunique sans couture en offrande partagée
Vêtement unique dévoilant notre nudité
Humanité-refuge en quête d’identité
Je pleure si Dieu s’absente de mon en-vie
Quand nul ancrage n’abrite mon quotidien fini
Il pleut alors sur tous les rivages déconstruits
Chaque goutte fraie son passage de pluie
A travers tous les écrans fugaces de non-dits
La pluie est dire tel un verbe naturel
Un logos de vivre au présent substantiel
Africaine, la pluie est femme souveraine
Grâce de fécondité nappée en pagne de majesté
Il pleut sur le monde une telle onde de bonne heure
Ondée d’eau vive inépuisable, communiquée, goûtée
Depuis le jour intarissable révélant
Dieu, sa soif, son cœur brûlant
La pluie déborde dans nos cœurs comme sur toute la terre
Une liturgie de Source
Irriguée au Mystère
Au bord du puits de Samarie.
Commentaires (2)
commentaire
cet écrit paraît être un cri lancé en tous sens, exprimant des non-dits, que tout d'un coup l'on balance...
C'est pour cela que l'on aime écrire.