In Memoriam©Ce texte est protégé par un copyright.
Le silencieux avait étouffé le bruit du coup de feu. Les passants marchaient alentour, courbés, le visage fouetté par la pluie. Les gouttes distillaient les rayons d’un soleil en déclin.
Les parapluies fleurissaient.
Les silhouettes se voilaient.
La sérénité du soulagement, brumeuse, voilait son cœur.
Les échos du sang écoulé ruissèlent sur l’asphalte. La poussière recouvre lentement son visage impassible. Ses paupières sont fermées dans l’attente de l’audience.
Une femme – la sienne – dort paisiblement sous des draps blancs.
Le vague à l’âme, il pense aux moments passés avec elle.
Une mélancolique joie danse dans ses yeux grands fermés.
Le juge frapperait trois coups de son marteau. Les personnes présentes applaudiraient, se lèveraient, et rentreraient chez elles. Pour vaquer à leurs occupations.
Les dalles seraient froides et les fenêtres étroites.
Il n’y aurait personne pour attendre sa sortie de prison.
Juste les pleurs lancinants de la solitude, perdus dans les miasmes d’une culpabilité inexistante.
Commentaires (4)
Difficile de juger!
L'atmosphère et la photo me rappellent l'univers de Tardi...
bravo
Je rejoins Mister G. pour l'ambiance Tardi, bien vu.
Magnifiques "yeux grands fermés", je vous félicite à nouveau pour vos images, toujours bien trouvées et si parlantes.
commentaire
Coulent et s'enroulent,
Autour des pavées,
Et un cadavre s'écroule.