Les coquelicots sont rouges et bleus les bleuets ;
Noir est mon avenir et grise ma vieillesse...
Roses sont les roses mais toi, froide diablesse
As le teint blême et ta faux est toute rouillée.
-----Ankou , qui jamais ne se lasse
-----De renverser les rangs, les places,
-----Tu réduis en cendres les sages...
Le bonheur, c'est toujours du passé et qui sait
S'il repassera jamais ou s'il s'abstiendra ?
Car je sais aujourd'hui, Mitch ne reviendra pas
Et c'est bien vainement que je poursuis mon guet.
-----Ankou, tu abats en un jour
-----Le prince à l'abri de sa tour
-----Et le pauvre dans son village.
Tu vas en repos, et nous en tribulations !
Ton grand ami le temps nous vieillit en silence
Et, des jours débridés, précipite la danse,
Pour nous jeter tout crus en désolation.
-----Ankou, tu te grimes en malheur
-----Et te harnaches de noirceur
-----Puis commandes l'appareillage.
La cavale des nuages, si lointain écho
D'une colère toujours proche, nous harcèle...
Grêlons de rancœur ou averse criminelle,
Enlève nos êtres chers dans son froid halo.
commentaire