Lorsque l'aube dissipe les ombres de la nuit,
Les rêves et les cauchemars humains bientôt enfuis
Abandonnent aux chats errants le jardin transi.
D'une démarche impériale et dédaigneuse,
Ils se meuvent en glissant, félines patineuses.
Nul bruit ne vient troubler leur errance mystérieuse.
Tels les ailes des ombres de la nuit éternelle
D'un monde clandestin dont ils sont sentinelles,
Ils vaquent à leurs affaires et fouillent les poubelles.
De sous un arbre, ils surgissent en silence,
Ont des airs étonnés de fantômes qui pensent,
Suspendent leurs pas, se lèchent avec patience.
Le regard clairvoyant de leurs yeux fendus
Distingue le moindre mouvement suspendu :
Une souris, un mulot, une bestiole bien dodue
Qui ne fera pas long feu sous les griffes aiguës.
Un tumulte, un glapissement ambigu
Et c'est la récompense du chasseur assidu.
Le soleil a surgi de derrière l'horizon ;
Alors furtivement les chats s'esquivent, d'un bond,
Poursuivent leurs affaires de félins vagabonds.
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