La Chasse du Lynx©Ce texte est protégé par un copyright.
La neige tombe à gros flocons. Le lynx aux aguets
Ecoute et hume, les oreilles dressées, un daguet
Affamé et qui mordille de maigres bourgeons.
Prudemment le lynx prépare un savant plongeon.
Bientôt la chair chaude et gluante de sang palpite
Sous les crocs aigus du fauve que la faim habite.
Il éventre la bête, et s'attaque aux entrailles
Du jeune cerf vaincu dans cette mortelle bataille.
Les viscères et la rouge haleine du lynx fument
Sur ses babines et ses crocs avides ; ils écument,
Souillant de pourpre barbare la neige virginale
Et innocente, témoin de ce destin fatal.
Fardé de sang jusqu'au plumet de ses oreilles,
Avec sur ses moustaches des macules vermeilles,
Le lynx repu entreprend de se pourlicher
Avec application avant de se rembucher.
Sur la neige, les reliefs sanguinaires du repas,
Mémoire d'une tragédie, pitance et trépas,
Offensants stigmates, traces sanglantes et impures,
Attendent un nécrophage tapi sous les ramures.
Tandis que s'achevait le festin du félin,
Le ciel s'est dégagé et la neige a cessé.
Seule, une boule de coton dans le ciel serein
Va lentement, image de la sérénité.
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