le clochard©Ce texte est protégé par un copyright.
Au bout d'une ruelle, dans un angle, reclus,
Il gisait sur le trottoir, quand je l'aperçus.
Ombre figée au coin de la belle église,
Il se cache, évitant l'ardeur de la bise.
Enveloppé de plastique, carcan de verre,
Glauque momie sortie d'une plaie de la terre;
Idole blessée au tréfonds de son être,
Il ne se débat plus, à quoi bon paraître.
Rejeté de la course à la splendeur des hommes
Il est devenu la verrue de la pomme.
Alors qu'au temps d'avant il faisait, de l'arbre,
Partie intégrante, tel' les veines du marbre.
Comment a t'il pu vivre avec tous ces maux
Sans les avoir mérités ? serait ce un salaud ?
Non ! il fût happé par le sournois marasme
Et enseveli par le pouvoir fantasme.
Il n'a fait que perdre son précaire emploi
Puis toute sa flamme, sans que qui que ce soit
Vienne à son secours le tirer du chenal.
Cause perdue, il est retourné animal.
Jean.Pierre Fraselle
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