Le jardinier©Ce texte est protégé par un copyright.
Je soupire et pose ma vieille bêche ;
Le soleil se couche, halo d'or,
Les légumes attendent le cuisinier.
Une douce odeur s'échappe de l'âtre.
Trois coups frappés à ma porte, sourire,
Un couple entre, frileux et fatigué.
Histoires échangées, complicité.
Trois bols à demi vides sur ma table,
Dans ma main, une graine de regret.
Puis la nuit ; et je plante cette graine,
Cette fille d'Eris, douce discorde,
Dans le sein de ma dormante invitée.
Et les implacables heures s'écoulent,
Et j'arrose de rancœur distillée
Le croissant déclin de son pauvre esprit.
Au matin, une femme suicidée ;
Un amant anéanti, silencieux,
Silhouette découpant l'aube rose.
Je ramasse les morceaux de son cœur,
Battant encore le glas de sa femme,
Et, souriant, m'empare de ma bêche.
Et, au rythme des sanglots de l'organe,
Je frappe le sol, y creusant la tombe
De l'aimante âme de mon invité.
Icare qui se sera consumé
Au glacial écarlate de l'amour,
Extatique esquisse de déception.
Et le cœur enfuis tressaille un instant
Pour s'accorder au son de ses semblables
Et se joindre à l'éclosion des tristesses.
Commentaires (6)
Toute mon estime.
Jean-Mi
Tout d'abord, merci pour vos commentaires, j'apprécie sincèrement.
Ensuite, Florapoesie, je n'ai pas particulièrement cherché à parler d'une chose en particulier, donc les interprétations que l'on peut en déduire ne sont pas voulues à l'origine.
Au plaisir.
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