Le long chant de Fanny©Ce texte est protégé par un copyright.
C'était un jour d'été, quand le vent en soupirs
Faisait friser les eaux, comme le font perfides
Les rides d'un visage, aux sourires timides,
Qui ne font oublier la perte des plaisirs,
Chez la vieille dormant, sous l'ombre mensongère
Des charmes ondoyants où s'éteignent plaisirs,
Sans même le secours d'une vaine prière.
Elle rêve des jours où ils faisaient détour,
Tous ces beaux amoureux, en dédiant leur âme
A son corps élancé, aux courbures de femme,
Mais qui leur refusait de lui faire la cour,
Tant son esprit était bien loin de leur supplique,
Son cœur étant empli d'un supplice d'amour,
Pour l'infidèle amant aux serments impudiques.
Elle attendit longtemps qu'il revienne au foyer,
Lui, le cueilleur de cœurs, qui parcourait le monde,
Sans retenir des noms de la brune à la blonde,
Pendant qu'elle espérait, sous le chagrin ployée,
Qu'il se fatigue enfin de cette vie d'errance,
Et revienne fourbu comme tous les guerriers,
En oubliant le prix de sa cruelle absence.
Elle a trouvé pourtant l'existence sereine,
Et la douce harmonie dans cet oubli de soi,
En goûtant quelquefois la douceur d'un émoi
Que procure le vent en caressant la plaine,
Lorsque les blés très lourds semblent ouïr sa voix,
En courbant leurs épis comme pour une reine,
Et lui faire savoir qu'est divine la foi
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