Ma fée marraine
Elle est sympa, mais frappée d'inopportunité.
Déjà, me prenant pour un autre, son arrivée prématurée me fit naître un mois avant l'échéance réglementaire,
alors que j'étais bien, moi, nullement pressé. Depuis,
j'habite le décalage.
Non, elle n'est pas méchante, mais,
plus bavarde que l'ânesse de Balaam, elle a parasité de ses cailletages toutes mes chances d'être compris par celles que je voulais comprendre.
Elle n'est certes pas de ces fées marraines qui pleurent à la vue des « baisers mordus sanglants ».
J'ai bien essayé de l'engueuler, de la remettre à sa place... Tout ça l'a bien fait rire. Elle m'a dit, essuyant ses larmes d'hilarité : « Mais, mon pauvre chéri,
ma place c'est toi. » J'ai compris alors qu'il me faudrait désormais m'absenter comme si je n'étais pas là.
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