marie
Voilà nos vingt-sixièmes pâques
que rêvions-nous que rêvions-nous d'amor fati ?
j'étrenn' l'amour à mes souliers
et son cadavre dans mon sac
lundi mardi ou mercredi
hélas la pluie vient tout noyer
et je saute de flaque en flaque
le thé a déjà refroidi
dans ma maison aux araignées
pourvu que tout revienne marie
marchons encore rue des eaux-vives
la nuit est une mer de soif
qu'avons nous fait qu'avons nous fait de temps passé ?
nous dormions au bord de l'étang
dans des torrents de chants de piafs
violant la joie d'un ton lassé
revienne l'air de l'air du temps
et la chanson du sismographe
battent nos cœurs de pouls cassés
au dernier bal des reviens-t-en
pourvu que tu reviennes marie
te reverrai-je un soir à l'usine ?
quelle comète nous vit choir ?
quand mourras tu quand mourras tu en moi Marie ?
Dieu est-il mort quand tu es née ?
N'es tu que du regret à boire
dans le calice de l'oubli ?
n'es tu que myosotis fanées
et l'ancien temps de mon espoir
et mon amour qui a péri
dans le fou rire des années
pourvu que tu reviennes marie
pourvu que tout revienne
nul ne provoque la beauté, elle est là, elle attend qu'on la trouve.
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