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Textes Auteur(e)s 112524
Textes hors-recueil
1. Mes pensées
112524
Par 112524
Texte daté de 2010/01
Juste quelques idées qui me sont venues en écrivant.

Mes pensées

Chapitre 1 : l'Hommanité

On dit l'Homme supérieur. De l'animal, il se distingue via sa conscience de lui-même ; les singes "évolués" comme le chimpanzé ne peuvent pas produire de raisonnement abstrait. Ces critères sont flous et partiellement, voire partialement, faux.
Par dessus tout l'humanité est, par la transmission et l'histoire commune qu'elle véhicule. Simplement dit : l'Homme est un être de culture.
"Est" n'est pas un présent de vérité générale ou d'énonciation mais a plutôt une valeur durative. En effet la définition d'humanité s'écrit en même temps que l'histoire de chaque homme qui la compose. A ses deux échelles on doit penser quand on parle de l'Homme.
Plus que d'échelle, on a affaire a une balance à deux plateaux. Au départ, l'Humanité et l'histoire du "premier" homme coïncidaient. Au fur et à mesure, via les expériences communes et celles oubliées l'histoire des Hommes est devenue une synthèse plus ou moins représentative de l'expérience humaine.
L'action de l'individu est donc triviale sur le cours de l'humanité puisqu'elle en est l'édifice élémentaire. Cependant, étant un être de culture, l'homme va ainsi être influencé - certains diront même déterminé - par le passé et l'histoire de ses prédécesseurs. C'est donc bien une interaction à laquelle on assiste.

Scène 2 : Entre la Société

Descartes a dit, selon une formule bien connue : "Je pense donc je suis". Bien que la citation originelle s'avère latine, la formulation française révèle un intéressant paradoxe. Le "je pense" est un élément caractéristique de l'Homme, qui nous différencie des autres animaux. Ces-derniers vivant et apprenant par mimétisme : la figure du troupeau. Ce n'est pas la réflexion qui les poussent à effectuer leurs actions mais plutôt leur instinct. Par opposition simpliste à l'animal, l'homme serait donc amené à prendre ses propres décisions sur la base d'une réflexion permise par la "pensée".
Or il existe chez les hommes un instinct grégaire qui tend à rassembler les hommes (comme un troupeau). On le voit bien quand on regarde des études démographiques : la répartition des hommes n'est pas homogène. Pour clarifier : évidemment la situation climatique, le relief, l'accessibilité à l'emploi ... sont des facteurs de cette concentration non uniforme des hommes. De plus, à l'origine cette organisation est vraisemblablement due aux contingences de l'époque (chasser en groupe est plus efficace, vivre en communauté plus sécuritaire), c'est une question de survie.
Cependant la question reste sur la table aujourd'hui : vivons-nous ensemble ou survivons-nous ensemble ? Désormais notre plus grand ennemi n'est plus l'hiver glacial ou la meute affamée mais une autre organisation d'hommes plus ou moins bien définie comme étant étrangère à la notre.
Imaginons un homme seul, vivant de nature et ayant pour intérêts de se nourrir, de profiter de sa présence sur Terre. Si on ajoutait à cet homme, un autre muni des mêmes intentions. Et ainsi jusqu'à former une grande communauté. Considérons que les ressources soient suffisantes. La paix serait ainsi de mise. Une paix comme opposée à la guerre mais aussi comme apaisement et Bonheur. Il est clair que la société ne s'est pas construite par addition successive sur un terrain immaculé doté de ressources infinies.
Aujourd'hui, il est facile de dire qu'il existe un malaise dans cette société. Un sentiment qui nous fait nous questionner, penser, réfléchir, agir, mais aussi s'engager, combattre et même mourir ... Ce sentiment n'est pas nouveau : il a accompagné l'humanité depuis sa création. En prenant un point de vue différent, c'est peut-être cette remise en question permanente de l'Homme, cette volonté toujours renouvelée d'accéder à l'Idéal qui a permis toutes les transformations sociétales fondamentales, celles que l'on apprend à l'école : la Renaissance, la Révolution, les Lumières pour ne parler que de la France. Cette remise en question est également à l'origine des guerres.
Le paradoxe est que l'homme purement humain, c'est-à-dire l'idéal humain, serait à considérer hors de tout contexte, donc hors de la société. Quand on pense au poète, intermédiaire entre le monde des idées et le monde "matériel", il est dans sa Tour d'ivoire, isolé des autres mortels et de l'influence de la société. Or un homme hors de la société n'a plus de culture. Et sans culture il n'est plus "humain" - du moins il n'est pas du tout l'idéal humain. C'est donc que la société est un mal nécessaire.
Sans la société nous ne sommes (devenons) pas humains. Mais il faudrait s'en extraire pour accéder à notre humanitude.
L'homme n'est pas seul, il fait partie d'un tout plus grand. Il est pareil à la cellule constitutive du corps. Or ce corps détermine également leurs devenirs (cellules souches). C'est d'ailleurs une autre analogie du tout-élément.

Menu 3 : A volonté !

Contrairement à la cellule, l'homme possède un système de connexion synaptique, c'est-à-dire qu'il serait lui-même un agrégat de cellules ... Donc l'analogie n'est pas complète. De ce fait l'Homme possède une volonté propre ! On pourrait comparer cela à une cellule du corps humain qui aurait un développement propre, en-dehors de son rôle pour le corps. Cela conduirait inévitablement à des divergences d'intérêts. Le corps ne contrôlant plus ces cellules il voudra les détruire : ce sont les cellules cancéreuses. L'Homme est la cellule cancéreuse.
Le développement propre de la cellule cancéreuse en est un automatique, anormal mais prévisible en partie. La volonté humaine, elle, n'est pas régie par la seule logique et relève donc de l'imprévisible. Cependant la volonté n'est pas réalisation systématique des désirs : la volonté est ce qui distingue l'Homme tel qu'il est (tel qu'il fait) du ça freudien.
C'est ici que vient s'inscrire une autre dualité (voire plus) : entre l'intériorité et l'extériorité. Elle aussi régie par une interaction. En effet, on peut schématiser la frontière entre les deux par une interface épaisse (donc ce n'est plus une frontière mais une zone tampon). L'intériorité détermine bien entendu ce qui va être extérieurement révélé. Comme les couleurs principales sur la palette du peintre détermine le rendu final. Or sur la toile, on observe des nuances et des teintes qui ne sont pas présentes sur la palette : c'est la phase de mélange et de choix des couleurs qui correspond à la zone tampon. En cours de composition, le peintre va à son tour être influencé par ce qu'il a déjà produit : la forme et les couleurs présentes sur la toile vont l'orienter vers l'utilisation d'une couleur complémentaire ou contrastante : c'est l'extériorité qui joue alors son rôle. Comme un accusé de réception qui nous est renvoyé du monde extérieur vers notre centre décisionnel.
Si l'homme de culture est pleinement humain, c'est donc que sans société l'homme en serait un naturel. De plus, on a vu que la volonté filtrait en partie les désirs humains, ce filtrage étant principalement dû aux coutumes et impératifs sociaux. C'est donc que d'instinct l'homme agirait différemment, d'où le questionnement suivant : où se situe la limite de l'intervention d'une volonté guidée par la société entre un homme, être de culture, et un être artificiel ?

Livre 4 : De la nature de l'artifice

Curieusement, cet artifice, issu du bridage de l'élan naturel humain, va à l'encontre de la définition première de l'homme de culture : qui en est un par sa capacité de décision. Car l'artifice est un masque que l'on porte par peur de se dévoiler. L'artifice est à la fois non naturel (par définition) et non culturel (par conjecture de ce qui précède) et à la fois déguisement et ingéniosité (via son étymologie).
Les réseaux sociaux, de nos jours, et les phénomènes de mode de tout temps illustrent bien cette dimension éphémère et artificielle de l'aspect sociétal. Le déguisement, le paraître est devenu un sujet suscitant de plus en plus d'appréhensions et de moqueries. On se cache derrière un masque tel l'acteur antique ou celui de la Commedia dell'arte. Comme on se cache derrière un ordinateur. Pour être inconnu et éternel. La beauté et l'effroi que suscite l'Homme réside dans son immense ingéniosité : l'homme crée. Ses inventions font que l'artifice est alors culturel.
L'ambivalence de l'artifice, qui relève tantôt de la culture tantôt non, tient de son origine humaine : en tant que création il est culturel, on pourrait dire que l'artifice est naturellement culturel. Cependant dans son utilisation, l'artifice s'avère non culturel puisqu'il va à l'encontre de la prise de position, c'est donc que l'artifice est culturellement non culturel. L'artifice pourrait représenter la part culturelle de l'homme, nécessaire au départ mais à dépasser par la suite.


Un jeune arbre poussant loin des siens se trouvera avoir eu un développement anarchique, il ne sera pas droit car il aura eu du mal à vaincre seul la gravité. Un jeune arbre, quant à lui, poussant au milieu d'une forêt dense se trouvera bien droit du fait de l'obstacle engendré par les autres arbres. Cependant une fois sa verticalité acquise ce-dernier se retrouvera alors en compétition avec ses congénères dans le cadre de sa survie : ses racines auront peu de place pour s'épanouir et ses feuilles peu de lumière à absorber.
Dans cette compétition l'homme montre alors sa nature animale, la raison pour laquelle il est au sommet de l'évolution : son adaptabilité

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