Mes Voix©Ce texte est protégé par un copyright.
Quand je m'assois, pour écrire;
Quand je me couche pour réfléchir;
Quand je reste debout, sans agir.
J'entends les voix, j'entends mes voies,
Celle, douce, de l'homme que je serai, qui chuchote;
Celle, énervé, de l'enfant que j'étais, qui crie;
Celles, nombreuses, de mes rêves, qui se multiplient;
Celles, profondes, de mes peurs, qui grognent;
Celle, timide, de celui que je suis, qui faiblit lentement;
Mais si je me lève et qu'alors je cours,
Je deviens tout entier ces voix :
Je grogne contre tout ce qui me dérange,
Je crie sur ceux qui ne le méritent pas,
Je hurle dans ma tête : Car je sais que c'est de ma faute,
Pardonnez-moi, vous tous, de ne pas être parfait.
Dit-moi, maman, que tu m'aime quand même;
Explique-moi, papa, pourquoi je n'ai rien vu venir;
Montre-moi, mon Dieu, que je suis capable quand même.
Et toi, et toi, relève-toi et cours! Cours! Et si je cours, alors :
Je te murmure, une piètre excuse, ma voix étouffé par mes larmes,
Ces larmes, que tu ne verras jamais couler de mes yeux,
Je te chuchote maladroitement, que je t'aime;
Et je comprends en voyant tes larmes qu'il aurait mieux valu
Que je pleure aussi, que de dire avec des mots,
Ce qui même pour moi sonnait faux.
Alors, je cours. Je m'enfuis de l'eau qui risque de me noyer:
Et plus je cours, plus je m'enfonce, car si tu pleure,
moi c'est à l'intérieur, que je me noie.
Car toutes ces larmes que je retiens;
Inondent mon cœur, derrière le barrage de mes yeux.
Alors, je cours. Car personne ne m'a appris à nager.
Mais je suis fatigué, fatigué de courir.
Bientôt, je vais me laisser couler.
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