Ministère de la justice ou…©Ce texte est protégé par un copyright.
Monsieur le Garde des Sots, pardon si je dérange...
Il a le mot "Justice" dans votre ministère :
Nous y voyons mon but, je n'en fais pas mystère.
Il y a bien quelque temps, je suis né, c'est étrange,
Sans cuiller dans la bouche en beau métal doré,
Tandis que mes parents, pauvres gens sans culture,
Essayaient de gagner logis et nourriture...
Rien ne me fut donné : les cafards mordorés
Etaient eux-mêmes prêtés par le propriétaire,
Délicieux philanthrope, qui nous louaient deux pièces,
Et nous nous entassions, à six, dormant par terre...
L'école, j'ai adhéré. En anglais, "oui" c'est "yes" !
Alors que le Français et les Mathématiques,
Je dirais que je sais très bien les mépriser...
Un goût démesuré pour les travaux pratiques
S'est tourné contre moi, et les vitres brisées
Témoignaient des efforts contre la gravité...
Il y a bien les histoires de Géo, mais Mickey,
C'est un peu enfantin, et j'ai dû éviter...
Enfin, la gymnastique, les sciences et le piquet,
On dira que mes gènes n'étaient pas favorables...
Une jolie tournure... que vous apprécierez ?
Droit au but, j'irai donc : Ayant lâché cartable,
En vain, j'ai recherché, en chaussures bien cirées,
Le travail passionnant qui pourrait me nourrir...
'
Il n'y avait rien pour moi, une paie qui fait sourire,
Ni rien d'intéressant dans les travaux à faire...
Je pouvais balayer, récurer, transporter...
Une fois, j'ai voulu postuler en affaires :
Si vous l'aviez vu rire ! Je me suis emporté...
Tout me ferait penser que je suis un idiot.
Il me semble pourtant qu'à des jeux vidéo,
Surtout les FPS, j'étais dans les meilleurs.
C'était sur la console Sony "tombée d'camion",
Et sur les jeux pirates de Momo l'essayeur...
On n'avait pas d'argent, les jeux que nous aimions,
Nous n'avions pas le choix de les prendre en rayon...
Saturé du ruisseau, monsieur le Garde des Sots,
En bref, j'aurais voulu que, d'un coup de crayon,
La République enfin vienne me dédommager.
En effet, la police, dans sa langue imagée,
Déclara sur mon compte : « À ta prochaine erreur,
En justice, tu iras. L'emploi est garanti,
Mais dans une bonne prison, pour longtemps, ma terreur... »
Alors, de la devise de notre état gentil,
Ni la fraternité, non, ni l'égalité,
De ma vie, je n'ai vu... Ma pauvre liberté,
Enfin, le peu que j'ai... on veut donc m'en priver ?
Belle justice, rétribuant les bons Bernard Tapie,
Iras-tu jusqu'à moi, "Huissier, donc, écrivez !"
Effacer mon ardoise, lingots en thérapie,
Nourri comme un bourgeois, connaître enfin la joie ?
Commentaires (4)
Mais ce poème est bien écrit, on connaît votre talent maintenant et l'on ne peut que vous féliciter.
Pas trop de caféine, attention !
Au diable le gardien des sots !
commentaire
le necéssaire