C'est l'heure où l'on n'distingue
Plus, autant qu'on peut voir
Un fil blanc d'un fil noir
Et c'est l'heure du loup
Où l'soleil qui plongeait
A rejoint son abîme
Et tu rejoins ta cage
La Nuit
C'est l'heure où disparaissent
Noyées dans la même encre
Les ombres rassurantes
Les nuances clémentes
Où tout est livré cru
Comme sous l'éclairage
Des purs noirs de Soulages
La Nuit
C'est l'heure des remords
Et l'heure des regrets
Des « Referais-je encore
Ce que je n'ai pas fait.. ? »
Et des apothicaires
Aux comptes jamais faits
Des « Trop tard », des « Dommage »
La Nuit
C'est l'heure des projets
Auxquels on ne croit plus
Plus ancrés dans la peau
Qu'on n'y a jamais cru
On a cru à sa chance
Et même à son talent
Et pas vu venir l'Age
La Nuit
C'est l'heure où plus tu cherches
Le sommeil plus il fuit
Au plafond où il perche
Au-dessus de l'ennui
Tu extrais un polar
De ta bibliothèque
Pour crouler sur une page
La Nuit
C'est l'heure où tout se crée
Quand tout le monde dort
Où tu te réactives
Et livres tes secrets
La tête se relève
Ou s'abandonne enfin
Et tu pars en voyage
La Nuit
C'est l'heure où pour tenir
Un pinceau un stylo
Un'bombe sur un mur
Pourront te retenir
Au bord de tes délires
Ou au bord d'un bassin
A demain, bon courage
A demain.
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