J'aime le bruit de la Pluie. Cette Musique indéfinissable qui chante dans nos cœurs alors que les Gouttes purificatrices s'écrasent sur le goudron. L'odeur qui s'en dégage, qui monte dans le Ciel et se perd dans les hauteurs de la voûte grisâtre.
Le Ciel pleure, il se déleste du mal qu'on lui fait ou du poids des Remords, peut-être.
Moi, l'Eau me réconforte. Elle est la main d'une Mère bienveillante qui caresse ma peau, se perd entre mes poils hérissés et tombe sur le sol où je marche. Puis Son souffle glacé mon réchauffe le cœur.
Je ferme les yeux, absorbée par cette Sensation de bonheur qui m'envahit. Prise de fous rires après avoir vu les esclaves du temps fuir l'ire des Cieux sous leur parapluie, craignant la maladie, la souffrance.
Et moi, je me sens libre. Libre et en harmonie avec le temps, le temps qui passe comme si je n'existais pas. Peut être que je n'existe pas?
Invincible âme féminine errant dans la nuit, j'existe par l'Ondée qui me prive de la Douleur trop écrasante, m'apaise, et me réconforte tendrement.
Fille de la Pluie, je danse.
Je danse pour exister.
Je bouge pour subsister.
Je profite des intempéries pour montrer au monde mon sourire ironique, mes dents éclatantes, ma subtile mélancolie monter dans les Cieux avec le parfum de l'asphalte.
Et je prie les Dieux, ces Dieux qui n'existent pas, de me donner la force. Celle qui me permettra de survivre lorsque les rayons destructeur reparaîtrons, et avec eux les relents de sueur qui suinteront des corps hostiles que j'abhorre.
Posée sur le sol, dans l'herbe dégoulinante, je médite. Je me repose sur les brins de lucidité qui paraissent avec la Pluie, éclairent le chemin qui s'ouvre dans mon cœur. Et la vapeur m'étouffe alors que la virilité du soleil frappe la couronne de mes Pleurs.
Commentaires (6)
Frappe ma gorge:
La pluie sombre,
Dans tes yeux d'ombre.
La pluie sert de refuge
A celle qui en est la reine.
O bienfaisant déluge !
alors j'en profite pour exiber mon corps
qui veut lui aussi paraitre
bravo
La lave qui rougit, sa route, poursuit.
Le son de notre musique luit.
commentaire
Et ruissèle la vie
La tristesse se meurt
- Allégresse assouvie