Parle
Parle, parle, ça rend fou
Fou de nous, de vous,
Fou des autres et d'eux.
Parle, parle, de mieux en mieux,
Parle-leur de ton milieu.
Parle, parle, ne t'arrête pas;
Parle, parle, libère-toi;
Parle, ne les regarde pas,
Ils te voient mais ne voient pas,
Qu'as-tu vu, aller, dis-le!
Parle, parle, parle mieux,
Fais les voir avec tes yeux.
Alors, alors, il écouteront,
Alors, alors, il comprendront,
L'horreur se lira dans leurs yeux;
Parle, ne les regarde pas.
Alors, alors, ils pleureront,
Peine, douleur, tristesse, pitié;
Parle, parle, ne t'arrête pas.
Et quand enfin tu te tairas,
Pars, ne te retourne pas.
N'écoutes pas leurs cris, leurs voix,
Ils écoutent, pleurent, mais ne savent pas.
Demain encore tu parleras,
à d'autres gens de ton combat,
Que ces gens là oublient déjà.
Pars, pars, mais ne pleure pas;
Tu as assez pleuré comme ça.
commentaire
Ce "Parle", qu'importe qu'il fasse sens tant qu'il nous parle.
Les explications sont néanmoins nécessaires pour cerner la métaphore de la dernière strophe, et ensuite le choix de la photo. Bref ça nous emmène loin.