PESSOA
Sur le bord de l'Ouest, le regard dans le néant,
J'épands ma tristesse telle des cendres dans l'Océan,
Je scrute un Nouveau Monde au coin de l'horizon,
Je l'espère à tel point que j'en perds la raison,
Fin de pénitence, je ne suis plus invisible,
Renaissance d'un esprit frais et d'une plume sensible,
J'oublie les turpitudes et les hétéronymes,
Je n'ai plus le désir de périr en victime,
J'ignore si j'erre sur la route de la Vérité,
Je ne suis même pas sûr de mon identité,
Mais l'ombre d'un chansonnier dans les rues de Lisbonne,
Poursuit ces rimes inquiètes qui ne parlent à personne,
« L'intranquilité » n'existe pas qu'au bord du Tage,
C'est une incurable maladie qui me partage,
Dans ce monde où le soleil côtoie le sinistre,
Même si en fin de compte, je reste optimiste.
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