Retrospective de soi
Peau galet, peau fine et laiteuse, les ongles limés et soignés, les pieds au contact de mon épiderme son froid. Je souffle délicatement pour les réchauffer. Envie soudaine de les manger. Les lignes sont sveltes et les cheveux d'ors fins et soyeux respirent légèreté et embaument la pièce de teintes ocres et d'une fragrance délicate de jasmin. Les ailes paupières de ce papillon de nuit se tiennent closes. Décors dévasté et figé. Tout semble si calme et apaisant après une nuit si rude. Le lit a pris l'emprunte des corps et cette moulure, je m'empressai de l'encrer en ma mémoire. Peut être, pensais-je quiconque plongeant dans ces draps revivrait inconsciemment ces instants. Peut être dormirait-il paisiblement, salissant la salissure. Faisons abstraction de ces pilleurs, rien ne sert de les imaginer nous effacer. La pièce est froide désormais, des draps blancs brodés protègent le matelas. Les choses reviennent en flots fluides, à flot, douche froide de souvenirs. Je sens les mains, ce regard implorant, je vois ces morssures, ces blessures.. Je revis mes gestes qu'animaient autrefois une quelconque folie. Ce scénario que je reproduisais manquait néanmoins de réalité, mes gestes toujours s'arrêtaient.. Ma raison semblait m'en empêcher, étais-je délivré de mes passions ? Mais le souvenir était pourtant intact.
~Craaash, j'étais embarqué et lui avait crié quelques obscénités "j'veux sucer ces tétons d'orges" ! Commandant je vois la falaise, cape tout droit. Et les foques claquent et tembourinent dans mon coeur. Craaash elle se retrouvait sur moi remuant et craaash le drap déchiré et plaaf, ça ressortait, en limbes de voies lactées. Et crashh que fait-elle ici ? Sait elle ce qu'elle fait ?Craash-trop tard- je la voyais se débattre, c'est magnifique l'énergie de lumière fluo, c'que ça t'envoie.
Ahh ou sont mes "verres à claques" ? Tu ne vas pas arreter là en pleine suspension.. Non j'voulais une fin infinie ! Craash, son corps en gelée et une croûte blanchâtre sur la surface. Monochrome blanc.
Craash, ligne le long des jambes.. Palpitation, sudation, sauvagement j'avais pénetré dans le prisme d'obscurité jusqu'à la lumière blanche. Parvenant à mes fins.~
Et soudain, retour vers le lointain - comissure des lèvres tirées et de petites faussettes se creusent lorsqu'elle se retrouve face au vent devant la façade de mon maqsque blanc et entend du vent : "je ne partirai plus cette fois, je ne fuirai plus cette fois, crois moi, crois moi, encore une fois.." - Qui implorais-je de la sorte ? Elle paraissait égale de part "l'eidos le megeithos et le phué" à une déesse et enchantait mes oreilles de ses mélodies envoutantes et mielleuses que je redécouvrais. Que disait-elle au juste ? "Te croire et ne plus me reconnaître ? Te croire et décroitre ? Je ne peux plus supporter ces jeux infructueux. Je n'en veux plus. Ta vie est un jeu stérile, non la mienne. " Et mes oreilles étaient charmées de ce déferlement de sons qui vibraient en moi. Qu'avait-elle dit ? Vraiment ? Vous etes temoins de ses paroles après tout.. Mais puis-je vous faire confiance ? Ou plutôt puis-je me faire confiance ? Soyons crédules et prenons mes retranscriptions comme authentiques.. Elle m'avait donc adressé ces durs mots et pouvaient ainsi se refermer les rideaux sur notre histoire, tragédie partagée.
Je revois ces images : ses yeux indiquant avec justesse et lucidité la signalisation analysant la situation. Combien de fois s'était elle retournée en un soulèvement de jupe au vent pour laisser tomber la pomme, laisser s'écraser le vers, moi qui la mangeais de l'intérieur. Combien de fois ? Une seule ?
Ma profondeur se limitant à une peau trouée, elle ne voyait en m'objectivant que ce trou béant. Horrifiée qu'elle était à l'idée du vide elle ne pouvait se résoudre à sauter. Une seule fois lui avait suffit, trop rassasiée, trop dégoutée.. La prise de risque et l'aventure devaient lui déplaire. Les tracés fins et étudiés de sa vie prenaient en effet une tournure improvisée lorsqu'elle me dépossédait. Et lorsque dans un dédale de situations complexes et imprévues elle se trouvait, les ailes rigides de la distanciation lui manquaient, toujours. J'étais à l'origine de ses situations instables. En quête d'emotions je l'avais aimée et nos âmes l'instant d'une soirée n'avaient cesser de remuer. Mais chaque nouvelle clartée emportait une part de bonheur pour laisser place au doute. Ainsi, par ce regard je compris qu'il me fallait m'en aller. Va, tu trouveras bien mieux et bien plus sage que moi.
Elle était finallement comme tous, le miroir qui me conditionnait et m'horrifiait.. Ô miroir, miroir fissuré quand vas tu cesser de supurer et cicatriser ? Mais toutes, toutes ces consciences qui me dévisageaient, tout ces animaux politiques me reflètaient ce qui devait m'être censuré, mon manque d'être.
Le regard Prisonnier et les reflets me touchent et me blaissent. Galerie des glaces infinie, infinie salle de torture. C'est cette âme torturée qui en vint à commettre ce long craaash en cette personne que j'avais ensuite reconnue. Je l'avais adulée et puis je l'avais détruite. Une tasse de thé peut-être ?
Commentaires (3)
Merci pour cette réaction, j'essaye d'écrire comme cela vient. Mes phrases manquent parfois de sens, le tout n'est pas très bon mais j'arrive à m'en satisfaire pour l'instant.
Ou as tu donc vu les black angels ?
oui tout n'est pas bon tant mieux
Quand je regarde un film de David Lynch ça me force à accepter d'aimer sans pour autant comprendre.
Gagner en sens sans perdre en mystère, beau défi
commentaire
Avec les black angels, super concert en 2008!, ça passe bien. Et très bien vu la dernière phrase.