rêveries
A quoi rêvent les maisons
Penchées à leurs croisées d’azur ?
Sous le soleil, s’alanguissent leurs murs,
A quoi rêvent les maisons,
Toute rondes de paix et de légèreté ?
A quoi songent les jeunes femmes,
Au jardin de leur cœur apaisé ?
Quand la courbe de leur ventre nu
Dessine la chambre celée
D’une parole vivante et inconnue.
A quoi songent les jeunes femmes,
Dans la confidence de leur dialogue feutré ?
A quoi pensent les arbres,
D’hiver encore emmitouflés ?
Lorsque déjà la vie se promet.
A quoi pensent les arbres,
Sous leurs grappes d’étoiles et d’oiseaux en bouquets ?
Et puis, et puis,
Une odeur fraîche de saison verte, à pas glissés,
Surprend l’aube levée.
Elle réinvente le printemps,
Naturellement,
En passant.
Feux d’artifice duveteux de bourgeons éclatés
Dans la reconnaissance du jour, émerveillés !
Incantation feuillue,
Branches tendues,
Forêt – cathédrale dévoilée,
Les arbres chantent leur silence,
Cantique de leur magnificence,
Gravent leur prière de chair fervente
Dans leur cœur de lumière jaillissante,
Assignent notre souffle, nos pensées
A l’immobilité.
Osmose.
Il vient à nos lèvres étonnées
Un goût d’écorce pure.
Dans notre sang, murmure
La sève fluide, aqueuse, vivifiée
Qui coule sa simplicité.
Aux champs de la terre profonds,
En leur limon nourricier,
Nous nous enracinons.
Aux sources célestes,
Luminescentes,
Nous nous enracinons.
Pirogue végétale, nous naviguons
De nous-mêmes
À nous-mêmes
Sur le fleuve stellaire de l’infini
Et sa mémoire liquide.Elle nous dit
Que nous sommes terre et ciel unis.
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