EVE TU ES SOLEIL DU MATIN©Ce texte est protégé par un copyright.
Bonjour soleil du matin.
Une nouvelle journée commence.
J'ai tes yeux dans mes yeux.
Toute colère s'est éteinte. La chandelle consumée a vomi ses dernières fumées noires. Tu rayonnes la clarté et la paix et ton regard est une eau fraîche où j'aime à me baigner.
Ce matin je redécouvre un jour nouveau: la vie!
Je l'aime non pas pour ce qu'elle pourrait me donner mais pour ce qu'elle m'a déjà donné.Je me sens riche de tous ses dons déjà versés.
La vie coule ses parfums odorants, sa musique enivrante, ses couleurs douces et vives; mes veines sont gonflées de ses saveurs. Une émotion bienfaisante berce mon coeur. C'est un instant de joie pure, d'espérance et de certitudes, qui monte comme l'encens vers le ciel. Je crois vraiment que le Christ est ressuscité. C'est ce sentiment de reconnaissance que je désire partager avec toi.
J'ai ramassé ces quelques mots pour te dire que même loin de toi, je vis et je vivrai, et jusqu'à ma dernière heure, de l'amour qui nous a un jour réunis.
Il m'importe peu de savoir que le temps est éphémère : que rien ni dans le ciel ni sur la terre n'est éternel. Il m'importe de reconnaître et de goûter humblement ce don exceptionnel, si étrange aussi, si cruel parfois, mais tout compte fait si beau d'avoir pu connaître la vie.
Quoiqu'il arrive, je veux la regarder avec amour et tendresse. Et, à cet instant précis d'intense communion avec toi, je ne ressens nul accablement et nulle crainte.
Toutes ces paroles doivent te paraître indécentes ou pleines de confusion, mais je crois intimement que pour aimer la vie il faut aimer la mort. L'accepter comme une nécessité. Avec humilité.
Ces mots, très durs, j'en conviens, n'ont de sens probablement qu'avec la Foi de Dieu et ils doivent être insupportables à ceux qui ne connaissent pas le privilège de ressentir l'éblouissante certitude de sa présence et de son amour. Car dans ces mots se compriment la brutalité des sentiments contraires: violence, tristesse, colère, accablement, incompréhension, injustice, faut-il y ajouter celui de la terreur et du plus insupportable, du plus affreux de tous, celui de la solitude.
Vois-tu la mort soudaine de notre cher Jean Bernard, trop jeune et si imprévue m'a renvoyé à celle de Marie.
Tu sais que je la porte toujours dans mon coeur et que des larmes coulent encore quelquefois sur mes joues et troublent ma vue.
Pourtant, et c'est le plus surprenant, je veux dire le plus humanisant, derrière ces heures de douleurs, surgit de la lumière,les souvenirs des moments heureux: ceux qu'elle m'avait donnés et tous ceux que toi, mon cher coeur, tu me donnes sans compter depuis bientôt 15 ans.
Embrasse notre douce et fragile Bernadette. Dis-lui que toutes mes pensées à cet instant sont pour elle. Dis lui que ce soir, à la messe, je vous réunirai tous les trois dans une action de grâce. Je suis sûr que Jean Bernard en ce moment, bien triste d'avoir quitté sa chère Bernadette, tressaille de joie avec les anges et tous les saints devant l'incroyable beauté du Royaume éternel où le Fils contemple le Père dans la danse de l'Esprit Saint.
Je t'aime Eve chérie. J'ai été bien heureux de passer ce moment en communion avec toi.
Marc
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