Vertes années
De mes vertes années
Je me ramentevois,
Toutes les dulcinées
Qui me mirent en joie,
Certes en ses temps jadis,
J’étais un coquardeau,
Savourant les délices
Interdits, au bordeau.
J’avais la bonne usance
De ces sottes caillettes,
Paillardant à outrance,
Le guilleri en fête
Et c’est à rebelute
Que je quittais ce lieu,
Moi le muguet en rut
Au cœur tendre et joyeux.
De vilains chattemites,
Mitouards de bénitiers,
Ne trouvant pour leur vit,
Point chaussures à leurs pieds,
Avaient grand appétit
Pour nos belles folieuses
Aux tétins raffermis,
A la lèvre savoureuse.
Elles nous gelaient le bec,
S’esbouffant d’une saillie,
Le gosier jamais sec,
Les gouges ouvraient leur lit
Contre quelques pécunes
Aux gautiers solitaires,
Qui à défaut de lune
S’offraient une éphémère.
De mes vertes années
Je me ramentevois,
Toutes les dulcinées
Qui me mirent en joie,
Certes en ses temps jadis,
J’étais un coquardeau,
Savourant les délices
Interdits, au bordeau.
Ju’âne Pedro
Commentaires (2)
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Ils sont partis à tire-d'aile
Mes souvenirs de la Suzon,
Et ma mémoire est infidèle
A Juli', Rosette ou Lison
Jamais de la vie
On ne l'oubliera,
La première fill'
Qu'on a pris' dans ses bras,
C'était un' bonne affaire
Mon coeur, t'en souviens-tu ?
J'ai changé ma vertu
Contre une primevère...
Qu' ce soit en grand' pompe
Comme les gens "bien",
Ou bien dans la ru',
Comm' les pauvre' et les chiens,
On se souvient d'elle,
On s'en souviendra,
D'la première fill'
Qu'on a pris' dans ses bras.
Toi, qui m'as donné le baptême
D'amour et de septième ciel,
Moi, je te garde et, moi, je t'aime,
Dernier cadeau du Pèr' Noël !
Jamais de la vie
On ne l'oubliera,
La première fill'
Qu'on a pris' dans ses bras,
On a beau fait' le brave,
Quand ell' s'est mise nue
Mon coeur, t'en souviens-tu ?
On n'en menait pas large...
Bien d'autres, sans doute,
Depuis, sont venues,
Oui, mais, entre tout's
Celles qu'on a connues,
Elle est la dernière
Que l'on oubliera,
La première fill'
Qu'on a pris' dans ses bras.