Si toutefois vous souhaitez aller au delà d'une première impression - négative ou non -, laissez moi vous expliquer l'état qui m'a amené à écrire ces phrases...
Dans un monde qui, hier encore, chantait Dieu tout naturellement (Hugo, Chateaubriand, et tant d'autres!), il semble aujourd'hui archaïque et inacceptable de montrer …
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Assise ici ;
Lui, de là-bas
Se tourne vers moi.
Il me demande : « Madame, pourquoi le portez-vous ?
Seriez-vous donc malade ? Une leucémie ? Des poux ? »
Me fendant d'un sourire, je lui réponds : « C'est que...
Ce petit bout d'étoffe est la joie de mes yeux. »
Un sourcil se lève ; mine dubitative,
La réponse de sembler un peu trop évasive,
« Mais plus précisément, - dit-il avec constance -
De ce bout de tissu quel est donc le sens ? »
Comment donc résumer en consonnes et voyelles
Le cheminement d'une vie aussi courte soit-elle,
Le parcours d'un cœur et l'approche d'une âme ;
N'est-ce point par amour que j'embrassai l'Islam ?
Une femme passant là se sent interpelée :
« Pour moi choisir l'Islam, c'est son pays renier ! »
Une seconde passe, je reste interloquée...
- Jésus de Nazareth était-il français ?
Et son noble message, qui vit jour en Judée
Aux quatre coins du monde peu à peu propagé,
Est-il l'héritage de l'empire romain,
Ou le choix d'un empereur qu'on baptisa chrétien ?
Avec force prestance continue cette dame :
- Et cette soumission dont les médias nous tannent ?
Il est dit que la femme se voilant de plein gré
Ne peut être que sotte, arriérée ou forcée !
- Et bien soit, je suis sotte. Et pourtant je suis libre,
Chaque bourrasque de vent, chaque fleur m'enivre,
Je sais Dieu près de moi, je le sens et le « vois »
En chaque infime parcelle de mon cœur, de mon moi.
Je suis libre d'aimer chaque instant de la Vie,
Libre d'aimer le Ciel, libre d'aimer autrui ;
Et ce bout de tissu voilant ma chevelure,
Ne voile point ma raison, de ceci soyez sure !
Enfin sachez madame que si je me soumets,
C'est à Dieu - non aux hommes - ; et j'en suis honorée.
Le monsieur, toujours là, écarquille les yeux,
Se lève brusquement et lance d'un ton furieux :
- Taisez-vous ! Prosélyte ! Veuillez cesser de suite !
Comment osez-vous donc en un pays laïc,
Exposer vos idées, exprimer vos pratiques ?
Vous souillez nos oreilles, pauvre jeune impudique !
- Monsieur n'est-ce point vous qui m'aviez demandé,
Quelques instants plus tôt de jouer l'accusée ?
Ainsi le suis-je encore et vous bafouez mon droit
M'exprimer je ne puis pour parler de ma foi !
Vous aspiriez pourtant à une réponse claire ;
La voici, prenez-là ! Pourrais-je disposer ?
Le banc qui me reçoit ne semble point ouvert
Me voilà prosélyte à devoir m'expliquer !
Vous aimez le violet, j'en vois de haut en bas ;
Chemise prune, gilet parme, sac pourpre, lacets figue,
Et bien que tout ce mauve, me plombe et me fatigue ;
Vous êtes libre, c'est un goût ; c'est un choix, vous êtes vous.
Vous pourriez faire partie d'une secte violette,
Ne manger que gentianes, prunes et magnolias,
Recruter des copains pour cueillir des lilas,
Ce serait fort bien chouette ; vous en seriez en droit.
Pourquoi lors s'acharner sur un bout de viscose ?
Qui ? non - n'est pas violet ; je préfère le rose.
Craignez-vous que j'enrôle un à un vos petits
Dans la voilo-mania, dans l'islamo-lubie ?
N'ayez crainte loin s'en faut ! Car vos bambins chéris
Davantage attirés par la télévision,
Partagent dès à présent votre propre opinion
Et celles de TF1, M6 et compagnie.
Qu'importe d'autres paysages
« Attentats, femmes battues, toutes voilées ! »
Ils se baignent dans ces mirages
Et ne voient que leur vérité.
Enfin si tout cela part d'une bonne intention ;
Et que votre objectif est ma libération,
Sachez que je me sens d'une liberté sans bornes
Lorsque je jette un œil à cette société morne,
Fabriquant pauvres gens, asservis et sinistres,
Qui parcourent les rues en sifflant des airs tristes
ne jurant plus que par la croissance du bidon,
Pauvres petits esclaves de la consommation.
Le Monsieur se réveille et hausse un peu le ton :
- Personnellement, moi, je... ne suis pas de ces pions !
Je m'instruis comme il faut : télé, radio, journaux,
Je suis inscrit au SEL, je vote et je mange bio !
Un peu lasse, avouons-le, je me lève en silence,
J'attrape mon blouson et, m'éloignant, je lance :
- Laissons-là, voulez-vous, cette conversation,
Je vous aime tout entier, chemisier et veston,
Je respecte le SEL, la bio, les prunes, le pape,
J'aimerais simplement qu'on me lâche la grappe !
Commentaires (14)
(Argot) ou (Populaire) Laisser tranquille, en paix.
Synonyme : lâcher les baskets
Quand à la grappe en question, tout est imaginable... 😉
Ne vous en déplaise, je reste une femme, mais votre vision de ce poème ne manque ni d'originalité ni de surprise, merci pour cette lecture !
j'avais ecris ce texte
BURKA
Début d’aprèm, je glande, et puis d’un coup je la vois passé
Elle me scotche, je deviens handicapé, elle, m’a telle maté
Sous sa burka d’un bleu immaculé, je me mets à penser
J’imagine son corps de reine, je m’approche tout près
Je lui chuchote mes pensées, elle me répond vous n’êtes pas obligé
Je sais, mais sous cet habit, je peux tout envisager, et c’est ça qui me plait
Orientale, fille de la méditerranée, as tu des secrets
J’ai ceux de mon peuple, ma religion, et ses aberrations
J’ai ceux des femmes, qui sont toujours la raison
A tous les maux sur terre, enfer et persécution
J’ai le poids des traditions, et le corps en prison
J’ai le regard a assumé, et de la pitié pour votre dérision
J’ai une grande fatigue, suite à tant d’explications
Je veux simplement vivre ma vie de femme comme des millions
Que l’on me laisse le choix, sans me dire tu l’a pas
J’aime la beauté, malgré mon horizon verrouillé
Me maquiller, me parfumer, qu’il est doux de savoir admirer
L’amour commence avec les yeux, tout le monde c’est ça
Femmes, nous aimons les mots gentils, petites attentions
Sentir dans notre cœur, le vent des émotions
Etre l’être qui rassure, l’amante éblouie de vos tribulations
Je me suis trouvé un peu l’air con, mais quelle leçon
Nous, hommes, avons le don, de vouloir tout contrôler
Mettre sous le même toit, l’amour la religion, nos convictions
De discourir sur des questions qui font fi de leur réalité
Sans se préoccuper de savoir, si on détient la vérité
Etre né en premier ne donne aucunes prétentions
Il serait temps de se l’ancrer, et ne faire subir ses situations
En effet, on a tôt fait de juger l'autre selon nos propres critères. Lorsque l'on souhaite comprendre quelqu'un, le mieux reste de le laisser s'exprimer... et de l'écouter.
Amicalement,
Ays.
Le respect de soi-même c'est le repect de l'autre, qu'on attend en retour. C'est pas trôp demander: "Laissez-moi m'exprimer..." C'est le mesage des poètes et des prophètes!
Amicalement.
Hamid
Au plaisir de vous lire !
et pourrai faire l'objet d'étude en collège voir même en primaire il donne envie de croire en un avenir meilleur entre les peuples enfin au plus vite serai le mieux
amitiés
La liberté de ne pas croire.
Le philosophe Bergson, athée, dit un jour à son ami Jean Guitton, philosophe chrétien : Vous avez la chance de croire en Dieu, moi, je passe mes journées à me demander si il existe!
Bref, c'est mon avis et ça n'engage que moi...
J'apprécie la phrase de Bergson à sa juste valeur, merci de ce partage !
commentaire
C'est inattendu comme chute.
Ca signifie que la protagoniste est en fait un homme,
sûrement un transsexuel qui porte le voile non pour des raisons religieuses mais pour cacher
sa masculinité.
Un texte qui ne manque pas de SEL.
Grand amateur de tissus et de fleurs, j'adore !