Je voulais dire aussi... rien n'est jamais blanc ou noir.
L'Arbre de Vie©Ce texte est protégé par un copyright.
Les branches s'enchevêtrent avec rigueur. Puissantes, lisses, brillantes; comme une toile d'araignée. A leur bout, des confettis offrant une palette infinie nuancée de verts, semblent prêts à se disperser sur le sol de velours étoilé.
Ils tomberont encore des années, jusqu'à la disparition inaperçue de l'Arbre. Jusqu'à - comment disait-on? - la Fin du monde. Les feuilles des milliers d'années passées, sous la couche encore fraîche des résidus de vie, ont elles, déjà pâli et jauni: elles craquent de partout, se cassent en petits bouts, et enfin se mélangent à la terre meuble, à la poussière.
Et tu retourneras poussière
Il semblerait que les nuages dansent. Un élégant ballet de flocons blancs blottis les uns contre les autres, s'étend à l'infini dans le bleu pâle et éclairé du ciel pendu par des fils invisibles; là haut le temps ne s'écoule pas, il demeure. La masse insipide tournoie au dessus du sol serein, force tranquille. Celui-là se mue, ondule sous tes pieds, sous nos pieds: il supporte. Pas un tremblement lorsqu'il est piétiné. Force virtuose, Calme.
Je veux être un hérisson tapis sous ces feuilles mortes à l'automne; il fait frais dehors. Moi je suis enveloppé, camisole de force ou cage dorée... et j'attends. J'attends l'hiver pour espérer l'été, tout comme dans chaque cycle: il faut toujours la nuit pour que renaisse le jour; que tout commencement recommence et ainsi va le monde -sans fin.
Un petit animal craintif qu'on n'approche pas - laissez-le en paix -, rien d'important sinon l'universel qu'il représente; il attend son heure.
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