Il parlait si bas... qu'on ne l'entendait pas. Mais s'il criait! S'il se faisait voir..?
Le bitume terne fondrait sous le joug d'un soleil sans gêne, tandis que d'épaisses fumées noires épongeraient le ciel immense, engloutissant tous les nuages qui s'étaient formés dans l'air nauséabond du passé. Les barrières de sécurité se tordraient et se plieraient pour devenir un escalier étincelant et sculpté à la manière d'un vieux chêne tortueux dont les veines font de son tronc une grande fresque.
Et il y serait écrit la mémoire du mauvais et du bon, du chemin déjà parcouru dans l'ombre et d'un ancienne promesse de lumière vive qui cacherait la petite lueur pâle et glacée d'angoisses que nous avions jusque là pu voir et brassé dans l'onde de nos miroirs creux. Alors toute chose se dissiperait, le bitume, l'escalier et même le ciel dans toutes ses ténèbres et dans toute sa lumière; tout disparaitrait... Enfin il n'y aurait plus que l'homme face au néant dans une contemplation passive du tout, du rien, de l'infinie insignifiance de notre présence ici, ou plutôt nulle part.
Commentaires (3)
Affamée de sommeil.
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LE VIDE
Le vide m’attire, la nature me vide
L’amour me fuit, la fuite n’est pas amour
Je haï la souffrance, m’est haïr est une souffrance
Le vide m’obsède, comme la chute obsédante
Du déclin humiliant, de mon corps humilié
J’injurie mes tares, quand je suis pris à défaut
Car mes défauts sont mais plus grandes tares
J’écris alors pour être, être me donne envie d’écrire
Exister devient une comédie, j’aime jouer la comédie
Si la vie est une scène, sur scène je vis
Acteur de ma vie, mon rôle m’a fait acteur
M’exposer est un défi, et les braver relève du défi
Même mon utopie a des allures d’envies
Que je cache derrière une triste mélancolie
Parfois sur le pied de guerre, par un déclic
Qui s’opère, j’aimerai faire juste un clic
Dans mon imaginaire, être raccord, sans larsen
Improvisant des notes, chef d’orchestre même
Ma chorale aurait mon attention, sans les tensions
Mon esprit entièrement occupé a donné
Le vide désarmé, le temps que ma nature soit exaucée