Tentative d'adaptation
Détruire l'indivisible, libèré de son emprise, je renais, après l'anéantissement de mon être, je reconnais la délivrance. De retour chez moi, je ne me souviens de rien, bien pire que son étreinte : l'inconnu attendait sur mon chemin.
Désormais sans repère, je erre dans les ténèbres, solitude polynomiale : je ressens la douleur permanente, à tout moment, à l'acmé de mes pensées. Il me faut trouver une voie, celle qui me conduira vers l'achèvement et l'accomplissement, la pâle blancheur du lotus, effleurant l'eau mais étant détaché de son pouvoir pesant, me montre le courant où je dois dériver : je le suis dans une brume semi-épaisse, je ne parviens pas à ramer, l'eau semble dépourvue de sa viscosité, la barque se laisse guider par le courant mortifiant, tel un mort parcourant le Styx sur la barque de Charon, le destin est en marche je ne suis qu'un de ses jouets minables, un point si ridiculement petit dans l'immensité de l'Univers ; puis un choc, je sors de mes pensées : je suis arrivé au bout de ma quête, bientôt la fin et le repos éternel.
Je m'y suis préparé et accepte mon sort, je dois me laisser guider, avoir une âme chevaleresque, avoir à l'esprit le sens du sacrifice. La porte est là, grande et d'un rouge écaillé par les âges. Je dois l'ouvrir et le chercher, je me coupe les veines, sacrifice nécessaire ; les portes s'ouvrent, j'y pénètre.
Quel royaume au sable rouge peut se vanter d'être recouvert de sang de sacrifiés. La douleur me lance dans tout mon bras mais je ne perds pas espoir et vais rejoindre mon fils, le sauver de la mort, qui l'a pris subitement de mes bras : plus de souffle, arrêt du cœur et blancheur lugubre sur tout son corps : la mort est passée mais je vais le ramener.
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