Le 15 juin 2006, ma musique, mes lacérations et moi.
J'écoute cette musique, la même depuis des semaines
Elle tourne en boucle depuis des heures
C'est couchée sur le lit qu'elle me pénètre, je n'entends plus qu'elle...J'augmente le son, comme possédée, je n'entends plus qu'elle...plus que ses cris de douleur.
Mes yeux vides se remplissent de désespoir et sont perdus dans le noir.
Je me lève doucement et me dirige vers la salle de bain..me mouille le visage, en me redressant je tombe nez à nez avec mon reflet.
La musique devient intense, pris de panique mon cœur s'emballer, la musique est en possession de mon âme.
Une lueur noire traverse mon esprit et mes yeux. Des larmes en coulent et forment bientôt une flaque dans le fond de l'évier. Sans y penser, ma main se tend vers l'armoire et en sort une lame de rasoir
Je continue à me regarder et à pleurer. ..Soudain je reste figée et regarde le tranchant coupant de la lame.
Le moment que je préfère de la chanson arrive comme une délivrance.
Je souffre des notes sanglantes, je les entends ces cris, je les vis, je les sens, c'est ma vie et mon sang qui coulent le long de mon bras.
J'ai mal, je hurle, je pleure de douleur.
La lame s'enfonce dans mon poignet et l'évier et tout taché.
Au moment où je n'ai plus la force d'appuyer, je me recule, lâche se tranchant coupant...lorsque la lame tombe à terre, mon esprit revient sur terre, j'ai le bras ouvert...pas assez pour en mourir mais bien pour en souffrir.
J'ai mal, ça brule, ça pique, j'ai froid, j'ai peur, je vais dans le noir me coucher sur le lit, le bras à l'écart les habits tachés.
Je m'abandonne à quelques pensées soudain mon esprit est re-possédé, la musique envahi à nouveau mon être, je ressens ses cris, cette douleur, cette terreur...je tombe par terre
De peur de revoir le jour, j'avale quelques comprimés et je retourner me coucher.
Mais ce ne sera pas mon jour de gloire, dans un moment d'inconscience, je me suis mise au volant de ma voiture blanche et dans la pénombre j'ai crié au secours.
On m'a entendu, on a couru et on m'a enfermée.
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